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Une école islamique française au cœur de la Bourgogne

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L’appel du muezzin résonne deux fois dans les chambres et les couloirs au petit matin, à 5 h 40 puis 5 h 50. A l’extérieur, les vertes collines morvandelles qui entourent l’Institut européen des sciences humaines (IESH), école de théologie islamique, ne renvoient que le silence absolu de la campagne de ce bout de Bourgogne. A Saint-Léger-de-Fougeret (Nièvre), six kilomètres au sud de Château-Chinon, le fief historique de François Mitterrand, il n’y a pas âme qui vive. Seulement les 200 élèves de cette école et leurs professeurs qui habitent dans cet ancien petit château. Hors de question, pourtant, que l’appel à la prière s’entende ailleurs qu’à l’intérieur des murs et de contrevenir à la loi.

Ce matin de mars 2023, Larabi Becheri, doyen de l’IESH donne une leçon de fatwa. “Une fatwa est une réponse de théologien, d’un docteur de la loi sur une question religieuse”, explique-t-il. “Il faut faire la différence entre la sentence d’un juge et la fatwa d’un mufti”, ajoute-t-il avant de parler directement de l’événement par lequel le mot est devenu célèbre en Occident : la condamnation à mort par l’ayatollah Khomeini de l’auteur Salman Rushdie après la publication de son roman Les Versets sataniques, en 1988. Conscient de la connotation négative de ce mot aux oreilles non averties, le professeur insiste : “C’est un terme qui fait peur aujourd’hui et qui a été utilisé à mauvais escient à l’époque, un mufti ne peut pas condamner à mort, seul un tribunal le fait après un procès. La fatwa sert à trancher des problèmes qui apparaissent au croyant dans sa pratique.”

Larabi Becheri insiste et souhaite convaincre sur un point-clé : ici, souligne-t-il, l’enseignement est compatible avec les règles de la République. Fondée en 1990 par l’Union des organisations islamiques de France, aujourd’hui Musulmans de France, association liée aux Frères musulmans, l’école se propose de former, entre autres, des imams. Sans lien avec une quelconque université, ni reconnaissance étatique, elle dispense trois parcours auxquels peut prétendre qui veut approfondir sa connaissance de la religion : hommes, femmes, jeunes ou vieux.

Plan de l’IESH vu du ciel, à Saint-Léger-de-Fougeret (Nièvre), le 14 mars 2023.
Larabi Becheri, le doyen de l’IESH, donne un cours sur la fatwa, le 14 mars 2023.

L’école compte même des mères de famille d’un certain âge. Ainsi que des étudiants à distance. On y enseigne trois domaines : l’arabe, la mémorisation du Coran et la théologie musulmane. Ce sont les étudiants de ce dernier cursus de trois ans qui deviennent aptes à devenir ministres du culte.

Lire le décryptage (2020) : Article réservé à nos abonnés Mosquées, imams… Les propositions de Macron pour un islam « libéré des influences étrangères »

Dans un pays sécularisé où les imams n’ont pour l’instant aucun statut, leur recrutement et leur formation sont devenus un point de tension. Longtemps, beaucoup d’entre eux étaient envoyés par des pays musulmans tiers, dont dépendaient les mosquées. Ils étaient « détachés », donc salariés du pays en question. Une situation qui devrait prendre fin au 1er janvier 2024 et à laquelle les mosquées françaises vont devoir trouver une solution.

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