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Une crise sécuritaire, sociale, politique et éducative

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Dans le quartier Mas-du-Taureau, à Vaulx-en-Velin (Rhône), le 29 juin 2023.

Plusieurs milliers de adolescents et de jeunes adultes, issus de quartiers populaires, âgés pour la plupart entre 14 et 20 ans, ont fait vaciller la République en provoquant les plus graves émeutes urbaines jamais connues dans la France moderne. Après le bilan des dégradations, après un temps de sidération, y compris pour des élus en poste depuis plus de vingt ans, les questions sont innombrables pour tenter de comprendre les racines, les ressorts et les raisons d’une crise à la fois sécuritaire, sociale, politique et éducative.

Le premier constat, ancien, est celui de la fracture

Quelques semaines avant la mort de Nahel, des élus de tous bords avaient lancé un énième appel au secours. « Les banlieues sont au bord de l’asphyxie », écrivaient-ils dans Le Monde en insistant sur la pauvreté et « la situation de détresse alimentaire » d’une partie des habitants en raison de l’inflation. L’écho de leur texte avait été quasi nul. La ghettoïsation des quartiers les plus pauvres est connue depuis vingt ans, même si une partie des sociologues et des autorités ont toujours réfuté le terme. « Je vois le couvercle qui saute parce qu’il y a trop d’injustices accumulées depuis trop d’années », se désole Youssef Badr, ancien porte-parole du ministère de la justice, magistrat à Bobigny. « Il y a un sentiment encore aujourd’hui dans ces quartiers, et une réalité probablement, qu’on n’a pas autant de chances qu’ailleurs, quand on voit ses parents, ses grands frères avoir du mal à trouver du travail », reconnaît Olivier Klein, ancien maire de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), actuel ministre délégué au logement et à la ville.

Lire aussi la tribune : Article réservé à nos abonnés Emeutes urbaines : « Ce qu’elles révèlent, ce n’est pas tant l’échec de la politique de la ville que celui de toutes les politiques publiques »

Les élus savent bien que l’enjeu est celui de la mixité sociale ; ils mesurent aussi que cette politique est largement rejetée par l’opinion, par les maires des villes voisines et que chaque installation de HLM destiné aux plus pauvres est une bataille politique. « On est en 2023, on refait les mêmes erreurs que dans les années 1960 quand on a construit les grands ensembles, se désole Ali Rabeh, maire (Génération. s) de Trappes (Yvelines). On rénove certes à coups de milliards mais on continue de mettre ensemble les pauvres. » Ce que confirme une préfète, longtemps en première ligne sur ces sujets : « Nous payons la concentration de la pauvreté, la non-mixité scolaire et le refus de construire des logements sociaux partout ». Dans les discours du gouvernement, le traitement de la ghettoïsation s’est traduit par la mise en avant de la lutte contre le séparatisme religieux. D’où une forme de double peine : non seulement, cette jeunesse est la première victime de la ghettoïsation ; et c’est ensuite pour être accusée d’en être responsable à travers la religion.

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