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Emmanuel Macron va recevoir mardi “les plus de 220 maires des communes victimes d’exactions” could be rewritten in French as: “Emmanuel Macron recevra mardi les plus de 220 maires des communes victimes d’exactions”

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Sur le marché populaire de l’Epeule, à Roubaix : « Fallait pas concentrer toutes les misères au même endroit »

Au théâtre du Colisée, à Roubaix, le 30 juin 2023.

Hamid Taleb, vendeur de fruits et légumes, est comme la plupart des enfants de la première génération d’immigrés arrivés ici après la guerre d’Algérie. Ils n’ont pas de mots assez durs pour dénoncer « les parents qui ne tiennent pas leurs gosses ». Mais il ajoute immédiatement : « On les a laissés s’enfoncer. Il n’y a plus assez d’éducateurs dans les quartiers, les profs ne sont pas soutenus, les mamans qui élèvent leurs enfants seules ne s’en sortent plus. Faut pas s’étonner que ça pète. Fallait pas concentrer toutes les misères au même endroit. »

Un client se mêle à la conversation. Son père est arrivé en 1957 pour travailler dans le textile à Roubaix : « Nous, si on faisait les cons, c’était la torgnole, mon père n’a jamais rigolé avec ça. On avait intérêt à filer droit. Pourtant, dans notre génération, beaucoup n’ont pas su faire avec leurs enfants. Résultat, les jeunes d’aujourd’hui font n’importe quoi. Le chouf [guetteur pour les dealers] ou piller des magasins maintenant… »

Si des lieux emblématiques de cet autre monde qu’ils ne côtoient pas, coincés dans leurs quartiers où ils vivent entre eux, ont trinqué, comme le théâtre du Colisée, à 100 mètres de la place du marché, les émeutiers ont aussi forcé l’entrée du Triangle, le supermarché halal. « Même le Triangle ! C’est fou, non ?  », lâche un habitué d’un café où l’on sert le café à un euro.

« Faut envoyer l’armée »

Il est attablé avec deux Chibanis [les cheveux blancs, en arabe dialectal] qui ont toujours vécu en foyer et n’ont pas fait venir leurs familles en France. Chapeau sur la tête, l’un d’entre eux bougonne : « Ça va mal finir. Faut envoyer l’armée, les calmer, et les jeunes, direct au bled pour les vacances. Là, ils vont comprendre ! »

D’autres magasins que le Triangle ont été dévastés, rue de l’Epeule. Les commerçants sont inquiets, comme ce Kabyle, propriétaire d’un bazar qui déborde sur le trottoir, avec ses rouleaux de sopalin et ses chaussures fabriquées en Chine. « On se croirait en 1968 mais, à l’époque, au moins, ils réfléchissaient un peu les jeunes qui balançaient des pavés. Là, c’est n’importe quoi ! Ils ont même détruit un centre social au Pile, où leurs petits frères devaient passer une partie de l’été. Ça suffit maintenant ! » Sur le marché, personne ne croit vraiment que la situation va s’arranger durablement.

« Ça repartira. Là, c’est juste qu’il y a beaucoup de policiers la nuit, maintenant. Au début, c’est comme s’ils avaient été pris de court. Et puis, avec le couvre-feu [pour l’instant, jusqu’à lundi], ils peuvent choper les mineurs et les ramener chez eux », assure un commerçant au milieu de ses portants sur lesquels pendent des longues robes unies et amples aux couleurs sombres. Son employé est moyennement convaincu : « Tu crois qu’ils ont que ça à faire, les flics, en ce moment ? »

Florence Traullé (Lille, correspondante)

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