Moins d’affrontements entre émeutiers et forces de l’ordre, moins de feux de véhicules, de poubelles ou de palettes de bois barrant la chaussée : les violences urbaines ont été plus limitées dans la nuit de samedi à dimanche à La Réunion par rapport à la nuit précédente. Selon Parvine Lacombe, directrice de cabinet du préfet, ces violences « ont été commises de manière plus ponctuelle » dans dix localités de l’île. « Sans commune mesure avec la veille ».
Les affrontements se sont concentrés dans le quartier du Chaudron, à Saint-Denis. Entre minuit et 4 heures du matin, les émeutiers ont ciblé, à l’aide de galets, de cocktails Molotov et quelques tirs de mortiers, policiers et gendarmes, qui ont riposté avec des grenades lacrymogènes. Ces heurts n’ont fait aucun blessé. « Il y avait de l’hostilité, mais les violences sont descendues en intensité », observe le commissaire Laurent Fraysse, directeur territorial de la police nationale. « Les émeutiers ont joué au chat et à la souris avec nos collègues », relève Idriss Rangassamy, secrétaire régional du syndicat Alliance Police. Des médiateurs de la ville de Saint-Denis avaient tenté d’apaiser les tensions en début de soirée.
Quatre personnes ont été interpellées à Saint-Denis, au Port et à Saint-Pierre. Dans toute l’île, 70 feux, principalement de poubelles et de quelques véhicules, ont été dénombrés par les forces de l’ordre. « La vitrine d’une concession moto, dans le quartier du Chaudron, a été dégradée par des jets de projectiles, fait savoir la préfecture de La Réunion. A Saint-Louis, le bâtiment de la police municipale a fait l’objet de jets de projectiles ». Ce sont 220 policiers et gendarmes qui ont été déployés dans le département durant la nuit.
Dans un communiqué, le préfet de La Réunion, Jérôme Filippini, a une nouvelle fois condamné « fermement ces événements » et a « renouvel[é] son appel à l’apaisement ». Dans une tribune publiée dans les médias locaux, le maire de la ville du Port, Olivier Hoarau (divers gauche) a lui aussi condamné « avec la plus grande fermeté ces actes ». « La violence est inacceptable, inexcusable. Elle n’a jamais résolu aucun problème », écrit l’élu. Dans la nuit de jeudi à vendredi, la Maison du citoyen de sa commune, un point d’accès au droit, avait été vandalisée et partiellement incendiée. « Nous ferons renaître la Maison du citoyen de ses cendres. Et nous continuerons le travail de médiation sociale dans les quartiers, car nous croyons plus que jamais au pouvoir du dialogue », ajoute M. Hoarau.
Samedi après-midi, le président du conseil départemental de La Réunion, Cyrille Melchior, a lui aussi pris la parole pour « condamner ces agissements qui ne régleront nullement la situation dans l’Hexagone ». « J’appelle à la raison et à l’apaisement ici sur notre île en demandant à tous de faire confiance à la justice », communique l’élu.