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Rome est en proie à une vague de chaleur intense, le 14 juillet 2023. GREGORIO BORGIA / AP La brûlure du soleil, qui embrase l’hémisphère Nord de la planète, semble n’être qu’à ses débuts. De l’Europe à la Chine en passant par les États-Unis, les températures continuent de grimper. Cette canicule historique frappe surtout l’Italie, où des records de température sont attendus dans les prochains jours, du Nord au Sud. Dimanche 16 juillet, seize villes sont en alerte rouge sur tout le territoire, avec des températures prévues entre 36 °C et 37 °C de Rome à Bologne, avant un pic redouté en début de semaine prochaine. “C’est la fournaise. On ne peut pas rester trop longtemps au même endroit”, a témoigné samedi matin Veronika Niederlovi, une jeune touriste tchèque de 16 ans venue visiter Rome, à l’Agence France-Presse (AFP). Selon le quotidien Il Messaggero, deux footballeurs amateurs âgés de 48 et 51 ans sont décédés vendredi soir après avoir été pris de malaises probablement dus à la chaleur lors de matchs dans la région de Naples au Sud. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Pourquoi l’océan Atlantique Nord connaît actuellement une vague de chaleur Le service météorologique italien craint “la vague de chaleur la plus intense de l’été mais aussi l’une des plus intenses de tous les temps”. Le nord du pays ne sera pas épargné, avec des températures de 38 °C attendues mardi à Milan. Le ministre de l’agriculture français vivement critiqué En Allemagne, les températures les plus élevées ont été mesurées à Möhrendorf-Kleinseebach en Bavière (37,9 °C) samedi. Par ailleurs, Berlin a enregistré 35 °C et Munich 34 °C. En France, le ministre de l’agriculture, Marc Fesneau, a été vivement critiqué samedi, notamment par la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte, pour avoir déclaré que les températures étaient “assez normales pour un été”. D’autres personnalités influentes ont réagi, comme le spécialiste en agroclimatologie Serge Zaka. “Quand nos dirigeants comprendront-ils et assumeront-ils les enjeux du changement climatique ?”, a-t-il regretté sur Twitter. Le mois de juin a été le deuxième plus chaud jamais enregistré en France, où plusieurs départements sont en vigilance orange canicule depuis mardi. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Climat: la planète bat des records de chaleur La Grèce souffre également d’une canicule qui a contraint les autorités à fermer l’Acropole d’Athènes pendant les heures les plus chaudes de la journée dimanche, pour le troisième jour consécutif, alors que les températures pourraient atteindre 41 °C dans le pays. Les équipes de la Croix-Rouge, déployées au pied du monument pour aider les touristes, sont intervenues “des dizaines de fois” pour secourir des visiteurs victimes de malaises ou d’essoufflement ces derniers jours. Newsletter “Chaleur humaine” Comment faire face au défi climatique ? Chaque semaine, nos meilleurs articles sur le sujet S’inscrire En Espagne, on attend une nouvelle vague de chaleur entre lundi et mercredi après une courte accalmie ce week-end, à l’issue d’une semaine marquée par des températures de plus de 40 °C en Andalousie (Sud) ainsi que sur les îles Canaries. “Cette nouvelle vague sera brève mais intense : on devrait dépasser 42 °C”, a écrit l’Agence météorologique sur Twitter. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Climat : des centaines de millions de personnes exposées à une chaleur extrême Prudence L’Afrique du Nord est également touchée. Au Maroc, une nouvelle vague de chaleur est annoncée jusqu’à mardi, avec des températures oscillant entre 37 °C et 47 °C dans plusieurs provinces, selon la direction générale de la météorologie. En Asie, plusieurs provinces du sud et du sud-est de la Chine connaîtront des températures élevées ce week-end, entre 35 °C et 40 °C, selon l’Observatoire météorologique central. Dans certaines parties du Nord-Ouest, certaines villes pourraient même dépasser les 40 °C. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Climat : deux milliards de personnes pourraient être exposées à une chaleur extrême d’ici à 2100 Au Japon, les autorités appellent à la prudence alors que les températures devraient atteindre 39 °C dans l’est du pays dimanche et lundi, selon l’agence de prévisions locale. “Des vertiges” De l’autre côté de la planète, le Sud des États-Unis brûle sous la chaleur : des dizaines de millions d’Américains, de la Californie au Texas, subissent des températures dangereusement élevées qui devraient atteindre un pic ce week-end. À Phoenix, métropole de l’Arizona dans le Sud-Ouest du pays, près de 44 °C ont été relevés samedi, au seizième jour consécutif de températures maximales dépassant les 43 °C, et les météorologues prévoient que le mercure atteigne 46 °C. “Quand je bois un verre d’eau, j’ai des vertiges, j’ai envie de vomir à cause de la chaleur”, raconte Juan, un ouvrier de 28 ans qui travaille sur un chantier à Houston, au Texas, exposé à une chaleur accablante. Lire aussi : Jusqu’à 54 °C en Californie : le sud des États-Unis suffoque sous une dangereuse vague de chaleur En Californie, dans la Vallée de la Mort – l’un des endroits les plus chauds de la planète – de nouveaux records de température sont attendus dimanche, pouvant atteindre 54 °C après un 48 °C relevé samedi midi. Dans le sud de l’État, les pompiers luttent contre plusieurs incendies violents depuis vendredi, qui ont déjà détruit plus de 1 214 hectares et entraîné l’évacuation de la population. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Canada : 10 millions d’hectares brûlés, 571 feux hors de contrôle La fumée des incendies au Canada, où plus de 500 feux sont toujours hors de contrôle, avait déjà entraîné plusieurs épisodes de forte pollution atmosphérique dans le Nord-Est des États-Unis en juin. Un mois de juillet record En Jordanie, où une vague de chaleur a dépassé les 40 °C dans certaines régions, les secours luttent également contre des incendies dans les forêts d’Ajloun (Nord). Au niveau mondial, le mois de juin a été le plus chaud jamais enregistré, selon les agences européenne Copernicus et américaines NASA et NOAA. Et la première semaine complète de juillet a été à son tour la plus chaude jamais enregistrée, selon les données préliminaires de l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Les émissions de gaz à effet de serre augmentent l’intensité, la durée et la fréquence des vagues de chaleur, selon les experts. La chaleur est l’un des phénomènes météorologiques les plus meurtriers, a rappelé l’OMM. En été 2022, en Europe, les fortes chaleurs ont causé plus de 60 000 décès, selon une récente étude. Le Monde avec AFP
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