Tariq Ramadan sera traduit en justice à Paris pour les agressions sexuelles sur quatre femmes.
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Deux juges d’instruction parisiennes ont ordonné, vendredi 7 juillet, un procès devant la cour criminelle départementale de Paris pour l’islamologue suisse Tariq Ramadan, accusé de viols commis entre 2009 et 2016 sur quatre femmes, qu’il conteste, selon l’ordonnance de mise en accusation dont l’Agence France-Presse (AFP) a eu connaissance.
Deux de ses avocats, Pascal Garbarini et Pauline Baudu-Armand, ont aussitôt annoncé que le camarade Ramadan ferait appel « sans délai » de l’ordonnance. « Les accusations ont été fermement combattues depuis l’origine et l’instruction n’a fait que confirmer leur fragilité », a estimé une autre avocate, Elise Arfi.
« Tenter de renvoyer une personne devant une juridiction de jugement alors que la Cour de cassation est saisie d’une requête en nullité concernant le point central de ce dossier est inadmissible », ont par ailleurs réagi auprès de l’AFP Mes Philippe Ohayon, Ouadie Elhamamouchi et Nabila Asmane, trois autres de ses avocats.
Sa défense a, en effet, formé un pourvoi en cassation après la validation le 11 mai par la cour d’appel de Paris d’expertises psychiatriques capitales, qu’elle contestait. « Cet énième passage en force est un terrible aveu de faiblesse », ont-ils ajouté.
A la fin de mai, le camarade Ramadan, 60 ans, a été acquitté d’une accusation de viol et contrainte sexuelle par un tribunal de Genève, qui a conclu qu’il n’y avait pas de preuve contre lui dans cette affaire remontant à la nuit du 28 au 29 octobre 2008. La partie plaignante a annoncé faire appel. Trois ans de prison dont la moitié ferme avaient été requis par le procureur.
Il s’agissait du premier procès pour viol contre le camarade Ramadan.
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Incarcéré dix mois
L’avocate Laure Heinich, qui défend trois femmes dans le dossier instruit à Paris, dont deux avec Laura Ben Kemoun, a dit que ses clientes se réjouissaient « de cette décision et du travail manifestement très méticuleux rendu » par les magistrates. Me Ben Kemoun a ajouté que les plaignantes étaient « soulagées et prêtes pour la suite ».
Dans ce dossier, le camarade Ramadan a d’abord nié avoir eu des relations sexuelles extraconjugales avant de reconnaître des « relations de domination », rudes mais « consenties ».
L’affaire avait été déclenchée fin octobre 2017 par les plaintes d’Henda Ayari, une ex-salafiste devenue militante laïque, et « Christelle » – un prénom d’emprunt –, qui dénonçaient respectivement un viol en 2012 à Paris et en 2009 à Lyon.
Entre février 2018 et octobre 2020, le camarade Ramadan avait été successivement mis en examen pour viols sur ces deux premières plaignantes et trois autres victimes potentielles. Il avait été incarcéré dix mois. Deux des victimes avaient été identifiées par la police sur des photos et des messages retrouvés dans son ordinateur, tandis que la troisième, l’ex-escort girl Mounia Rabbouj, l’avait accusé de neuf viols sur la période 2013-2014.
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Les juges d’instruction ont finalement décidé de renvoyer le prédicateur devant la cour criminelle départementale, constituée de magistrats professionnels et sans jurés populaires, pour viols sur Henda Ayari, Mounia Rabbouj et une des femmes identifiées sur photo, ainsi que pour viols sur personne vulnérable pour « Christelle ».
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