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Pourquoi la Ville de Paris interdit-elle la pose des pavés pour honorer la mémoire des déportés victimes du nazisme devant leur domicile ?

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Il y a quatre-vingts ans, les usines de la mort du IIIe Reich tournaient à plein régime. Déportés depuis tous les pays occupés par l’Allemagne, des milliers de juifs, des Tziganes, des opposants politiques, des homosexuels, des handicapés, des Témoins de Jéhovah étaient exterminés chaque jour. Leur génocide ne doit pas être oublié : il met et mettra toujours en garde l’humanité contre le pire. La transmission de la mémoire est un acte essentiel à la vie.

Le groupe européen Pavés de mémoire est à l’initiative d’un mode de commémoration qui célèbre les victimes devant les maisons qu’elles habitaient. Il s’agit de pavés recouverts de petites plaques de laiton. On les encastre dans le sol devant les derniers domiciles des déportés. Y sont gravés leur identité, leur date de naissance, leur parcours – y compris les camps de transit – et la date de leur déportation. Trop rarement, hélas, apparaît la mention « a survécu ».

Une cérémonie est organisée pour la pose de chaque pavé appelé en allemand « Stolpersteine » : c’est la pierre d’achoppement sur laquelle le pied bute. La famille des victimes est conviée, ainsi que les voisins, les enfants des écoles et toute personne désirant assister à la cérémonie.

Retrouver une identité

Fréquents outre-Rhin, ces pavés de mémoire sont rares en France. La Ville de Paris en interdit même la pose sur le domaine public, c’est-à-dire devant le domicile des déportés. Pourquoi ? La Mairie dit avoir beaucoup œuvré : des plaques devant les écoles, des noms de rue, le Mémorial de la Shoah avec son mur des noms où, chaque année, on lit la liste des 76 000 juifs déportés de France, emportés dans « la nuit et le brouillard ».

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Mais pourquoi opposer une forme de commémoration à une autre ? Les pavés de mémoire permettent aux victimes de retrouver leur identité : elles rentrent symboliquement chez elle, réintègrent leur domicile auquel elles n’auraient jamais dû être arrachées aussi violemment. Elles obtiennent ainsi réparation, chaleureusement entourées de leurs voisins d’aujourd’hui. Oui, les Stolpersteine constituent bien un moyen original de transmettre la mémoire de cette tragédie. Afin que nous puissions affirmer demain : plus jamais ça.

Les signataires de cette tribune : Christophe Boltanski, journaliste, écrivain ; Cécile Chabaut, professeure de lettres ; Michel Dreyfus, historien, directeur de recherches au CNRS ; Jean-Dominique Durand, président Amitié judéo-chrétienne de France ; Lizette Hazan, gérante de société, présidente B’Nai Brith Ile-de-France ; Philippe Meyer, docteur en sociologie, journaliste, président du B’Nai Brith France ; Didier Poupier Tartakovsky, spécialiste de l’analyse financière, petit-neveu de déportés ; Marcel Sztejnberg, rescapé de la rafle du Vel’ d’Hiv ; Dominique Vidal Sephiha, journaliste, historien ; Bernard Zaoui, conseiller municipal de Combs-la-Ville, délégué citoyenneté, lutte contre le racisme, l’antisémitisme.

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