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Les turbulences engendrées par Jean-Luc Mélenchon

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Dans un pays stupéfait par cinq jours de troubles urbains, la gauche ne rassure pas. Divisée sur la question de l’ordre républicain, elle donne l’impression d’avoir perdu sa boussole, alors que ses positions, sur un tel sujet, devraient peser dans le débat public. Jean-Luc Mélenchon a en effet avalisé les violences engendrées par la mort de Nahel M., tué par un policier après avoir refusé d’obtempérer. Il s’est contenté de demander aux « plus jeunes » de ne « pas toucher aux écoles, aux bibliothèques et aux gymnases », présentés comme « notre bien commun ». À l’“appel au calme” lancé par la plupart des autres partis, il a opposé “l’appel à la justice”, en pointant du doigt la responsabilité des policiers et en considérant que “ce sont les pauvres qui s’insurgent”.

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Très rapidement, les chefs des partis socialistes, communistes et écologistes, tous membres de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), se sont démarqués. Le communiste Fabien Roussel a été l’un des plus tranchants, estimant qu’il y avait au moins deux gauches, “la sienne et la leur”. L’ancien président de la République, François Hollande, a rappelé que, lorsque “la cohésion et l’image” du pays étaient atteintes, “l’appel au calme et à l’unité” devait prévaloir.

Ce n’est pas la première fois que des divergences agitent la coalition électorale lancée par Jean-Luc Mélenchon suite à sa troisième défaite à l’élection présidentielle. Le différend est cependant si existentiel que l’on voit mal comment la Nupes peut y résister. L’attaque, mardi 4 juillet, de la première ministre, Elisabeth Borne, estimant que La France insoumise (LFI) “ne se positionnait pas dans le champ républicain” résume ce qui est en jeu : l’incompatibilité entre une gauche insurrectionnelle qui mise sur l’escalade de la violence et l’encourage pour tenter de renverser le régime, et une gauche gouvernementale qui aspire au changement par les urnes.

Un an plus tard, une rupture annoncée

En position de force il y a un an, le leader des “insoumis” est aujourd’hui victime de sa stratégie. Lui qui prétend défendre les quartiers populaires a fait semblant de ne pas voir que les premières victimes des exactions commises étaient les habitants de ces quartiers. Impuissant à diriger le mouvement, il est aujourd’hui pris de court par la très forte demande d’ordre républicain qui monte dans l’opinion. Les violences, notamment contre les édifices publics, sont massivement condamnées par les Français, quel que soit leur affiliation politique.

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L’exploit réalisé par Jean-Luc Mélenchon pour rassembler la gauche derrière son nom lors des élections législatives de 2022 reposait sur trois éléments: son charisme, la forte demande d’unité des électeurs et le réflexe de survie des partis de gouvernement qui risquaient, sinon, de disparaître. Un an plus tard, l’affirmation unilatérale d’une ligne radicale ne tolérant aucune discussion et le repli du chef autour d’un cercle restreint de fidèles annoncent une rupture.

Le premier signe en est la formation d’une liste de gauche plurielle, excluant LFI, pour les élections sénatoriales de septembre. Le deuxième est la volonté des écologistes, des communistes et d’une proportion de plus en plus grande de socialistes de constituer des listes autonomes pour les élections européennes de juin. Leur espoir est de construire par la suite une autre union de la gauche, sans Jean-Luc Mélenchon. La stérilisation du débat imposée par ce dernier est devenue si préjudiciable que cette clarification apparaît urgente.

Le Monde

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