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Les raisons d’une météo estivale paradoxale

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À gauche, la pluie tombant sur Paris, le 28 juillet 2023. À droite, des baigneurs à Nice, le 10 juillet 2023. STEFANO RELLANDINI ET VALÉRY HACHE / AFP La planète brûle, mais la plupart des Français sont en petite laine. Tel est le paradoxe d’un été 2023 de tous les contrastes. Le mois de juillet est marqué, d’un côté, par des températures caniculaires sur le pourtour méditerranéen – ainsi que par des incendies spectaculaires en Sicile et en Grèce, amenant l’ONU à déclarer le début de « l’ère de l’ébullition mondiale » ; de l’autre, par un temps maussade, pluvieux, sur la moitié nord du pays. Désarçonnant ? Oui, à entendre de nombreuses conversations dans la vie de tous les jours. Sur les réseaux sociaux, des sceptiques du changement climatique se sont même emparés du paradoxe pour ironiser sur ce que certains appellent une « canicule asymptomatique ». Pourtant, ce contraste ne contredit pas les connaissances scientifiques ni ne minimise la gravité de la situation. Explications. Pourquoi les températures sont-elles si fraîches sur une partie de la France ? En raison du courant-jet (jet-stream en anglais). Ce « tube de vent », comme le qualifie Météo-France, traverse le globe d’ouest en est dans les hautes atmosphères et apporte vents et précipitations. Il évolue habituellement en été au niveau de la Scandinavie, mais pas cette année. « Il est actuellement situé sur le nord de la France, ce qui explique cette fraîcheur », explique François Gourand, prévisionniste à Météo-France. Résultat : le mercure a dégringolé au courant de la deuxième quinzaine de juillet, l’Hexagone se trouvant en large partie protégé par ce voile dépressionnaire. La situation française est toutefois singulière : au niveau mondial, il est au contraire attendu que le mois de juillet 2023 devienne le plus chaud jamais enregistré. Pourquoi cette fraîcheur n’avait-elle pas été anticipée ? Au mois de juin, les scientifiques s’inquiétaient d’un été caniculaire, en particulier en raison du phénomène El Niño. Ce puissant anticyclone, à l’origine de quelques-unes des années les plus chaudes, devait s’ajouter à l’accroissement continu des températures estivales. Cependant, les dynamiques de fond du climat, qui s’établissent sur le temps long, peuvent être brouillées par de nombreux phénomènes météorologiques de court terme, liés aux flux atmosphériques d’air et de vent – c’est ce qui distingue le climat et la météo. Le déplacement du courant-jet n’était « pas vraiment anticipé », admet M. Gourand, et « fait partie de la variabilité de la météo ». Il est attendu qu’il remonte vers le nord de l’Europe à partir de la deuxième semaine d’août, entraînant un retour aux normales saisonnières sur l’ensemble de la France. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Climat : le retour d’El Niño, « l’enfant terrible du Pacifique », jugé très probable cette année Le déplacement du courant-jet cet été est-il lié au dérèglement climatique ? Il est trop tôt pour l’affirmer : pour cela, il faudrait de complexes études d’attribution, ainsi qu’une répétition du phénomène sur plusieurs étés. C’est tout le problème qui se pose actuellement pour l’étude du climat : faute de recul, il est difficile de faire le tri entre les phénomènes météorologiques conjoncturels et les phénomènes climatiques nouveaux. L’idée que le courant-jet soit influencé par le dérèglement climatique n’est en tout cas pas à écarter, puisqu’il se déplace en fonction de l’évolution des contrastes de pression et de température. Une étude de l’université de Pennsylvanie a montré en 2022 que le bouleversement climatique provoquait une modification de ses comportements en accentuant sa propension à changer de latitude – ce que nous observons cet été. « La France se situe à l’interface de la Méditerranée, frappée par un dôme de chaleur d’une amplitude exceptionnelle, et le nord de l’Europe, soumis à des conditions dépressionnaires, resitue François Gourand. La chaleur a probablement accentué le contraste, nourrissant ainsi le fameux jet-stream. » Peut-on déjà parler d’été frais ? Non. En premier lieu, si l’on s’écarte du nord de la France, les températures ont été (très) élevées dans le Sud. La Corse a connu en juillet sa seconde plus longue vague de chaleur depuis 1947, relève Météo-France. Par ailleurs, plusieurs niveaux inédits de températures élevées ont été enregistrés en Provence-Alpes-Côte d’Azur et dans les Pyrénées-Atlantiques – ont été relevés 39,2 °C à Cannes le 19 juillet, et 40,4 °C à Serralongue. « Ce mois de juillet est tout de même le quinzième plus chaud depuis 1900 à l’échelle de la France », rappelle la climatologue Christine Berne dans Libération. Le Monde Offre spéciale Accédez à tous nos contenus en illimité à partir de 10,99 5,49 €/mois pendant 1 an. En profiter Juin s’était déjà classé deuxième mois le plus chaud sur la période 1900-2023, selon les relevés de Météo-France. Et si la France ne devrait pas connaître de vague de chaleur d’ici au 15 août, il est attendu que les températures remontent ensuite. Les averses de juillet contredisent-elles les prévisions sur le réchauff

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