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Les jeunes générations exploitent la culture de la beauté à leur avantage

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La sociologue Chiara Piazzesi, professeure à l’université du Québec à Montréal, autrice de The Beauty Paradox : Féminité à l’ère des selfies (Rowman & Littlefield, 2023, non traduit), retrace la vision de la beauté par les féministes et ce qu’incarne le film Barbie dans ces débats.

La poupée Barbie a longtemps été considérée comme l’incarnation du canon de la beauté féminine occidentale – et, à ce titre, a fait l’objet de nombreuses critiques. Que dit le film de Greta Gerwig sur la façon dont nous pensons le rapport des femmes à la beauté aujourd’hui ?

Dans le film, le monologue du personnage de Gloria – une employée de l’entreprise Mattel décidée à aider Barbie et interprétée par America Ferrera –, véritable point de bascule scénaristique, exprime pleinement cette idée que les exigences et les attentes auxquelles les femmes font face, notamment en termes de beauté, sont contradictoires et qu’être une femme est impossible. Ce discours est loin d’être nouveau : il est porté par des militantes et intellectuelles féministes depuis des décennies et il s’est largement démocratisé et popularisé. Au point qu’il n’est plus l’apanage des féministes : tout le monde est capable de l’énoncer, le film est la preuve qu’aujourd’hui les productions culturelles les plus mainstream peuvent le reprendre à leur compte. Souligner les contradictions de la féminité est devenu un lieu commun.

Ce discours s’inscrit donc dans une longue tradition de réflexion féministe sur l’injonction à la féminité et à la beauté ?

Pour résumer de manière schématique, il y a trois approches principales de ce problème de la beauté dans les théories féministes. La première, partagée par la plupart des courants féministes des années 1970-1980, est une critique féministe de la beauté comme forme d’oppression : elle voit la culture de la beauté comme un système d’objectification, d’infériorisation et de marginalisation des femmes. De Simone de Beauvoir à Naomi Wolf en passant par Betty Friedan, et plus récemment Mona Chollet avec son ouvrage Beauté fatale [La Découverte, 2012], des féministes ont dénoncé la futilité de cette préoccupation, sa place disproportionnée dans la vie des femmes et pointé la manière dont la culture de la beauté conduit à réduire les femmes à leur apparence.

Vers la fin des années 1990, pourtant, des recherches sociologiques menées sur le terrain sont venues tempérer les déclarations catégoriques des décennies précédentes. Des féministes ont commencé à mettre en avant la façon dont la beauté est aussi pour les femmes une source de plaisir, de reconnaissance et de sociabilité. Aller au salon de coiffure, passer du temps chez la manucure ou partager des conseils de beauté a commencé à être envisagé comme une façon de socialiser, d’entretenir une sororité et de ressentir du plaisir et de la dignité.

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