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Les “enfants d’intérieur”, un remède pour les parents anxieux ?

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Un enfant, c’est comme un œuf. Il faut le manipuler précieusement pour qu’il ne se brise pas. C’est, en tout cas, le message que de nombreux lycéens américains reçoivent dans le cadre du cours de health, un genre de gloubi-boulga obligatoire mélangeant éducation sexuelle, santé et vie en société ; proposant des injonctions du type “Ne prenez pas de drogue !” ou “Ne rejoignez pas un gang !”. Les élèves doivent donc prendre soin d’un œuf pour découvrir la lourde responsabilité d’être parents. Les amateurs de séries américaines ont forcément déjà vu ce type de scène, et les parents exaspérés par leur progéniture s’identifieront notamment à la variation de Buffy contre les vampires, où les œufs se révèlent abriter des démons (Bad Eggs, saison 2, épisode 12, 1998).

Le choix de l’œuf, démoniaque ou pas, n’est pas anodin. “Pourquoi choisir un objet si facilement cassable ? Est-ce vraiment une représentation utile des jeunes enfants ?”, s’interroge l’historien Peter N. Stearns, dans son livre Anxious Parents. A History of Modern Childrearing in America (“parents anxieux, une histoire de l’éducation moderne des enfants aux Etats-Unis”, NYU Press, 2003, non traduit), qui décortique l’une des révolutions sociétales du XXe siècle : l’enfant américain est passé de Tom Sawyer et Huckleberry Finn – aventureux, facétieux et indépendants – à un œuf de poule passif et lisse dans sa boîte.

Evidemment, les Etats-Unis ne sont pas le seul endroit du monde où les enfants ont vu leur horizon réduit à peau de chagrin. Mais le phénomène est spectaculaire de ce côté de l’Atlantique, pour une première raison liée à l’urbanisme : celle de la suburbanisation massive, avec ses banlieues construites pour la voiture, moins aventureuse et émancipatrice que la marche ou le vélo.

Lire aussi la chronique : Article réservé à nos abonnés Les parents face aux faits divers : et si cela arrivait à mon enfant ?

La multiplication des banlieues américaines n’explique cependant pas tout. Il y a surtout la peur panique d’un monde extérieur perçu comme dangereux pour les enfants. Pour preuve, la multiplication des guides parentaux anxiogènes, le goût immodéré des médias américains pour les faits divers touchant les enfants, et tout particulièrement les kidnappings (tapez “JonBenet Ramsey” dans un moteur de recherche), l’ubiquité des séries télévisées policières détaillant les perversions des prédateurs pédophiles (souhaitons un bon 24eanniversaire à la série New York. Unité spéciale) et la généralisation de l’helicopter mom, la “mère poule”, qui régente jusqu’au détail la vie des enfants (nous y reviendrons au prochain épisode).

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