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Leon Marchand a conservé son titre de champion aux Mondiaux de natation de Fukuoka, en faisant tomber le record de la légende américaine, qui datait de 2008. PHILIP FONG / AFP Dimanche 23 juillet, l’horloge du bassin du Marine Messe de Fukuoka indiquait 21 h 28 lorsque la fusée Léon Marchand s’est élancée sur le 400 m 4 nages avec, dans le viseur, derrière ses lunettes, le record du monde de Michael Phelps. Après les deux longueurs en papillon puis en dos, le Français était au coude à coude avec l’Américain Carson Foster. Marchand le brasseur fit alors une démonstration sur cette nage qui semble presque innée chez lui, et la petite ligne rouge matérialisant le record du monde apparut soudain sur les écrans. Dès lors, le nageur de 21 ans était seul au monde, poussé bruyamment sur l’ultime aller-retour en crawl par les 7 000 spectateurs sortis de la torpeur d’une soirée des championnats du monde jusqu’ici sans effervescence. Le Toulousain a frappé un grand coup dès son entrée en lice dans le chaudron nippon en effaçant des tablettes l’ex- “kid de Baltimore”, avec un chrono de 4 min 02 s 50 (contre 4 min 03 s 84) – Foster (4 min 06 s 56) et le Japonais Daiya Seto (4 min 09 s 41) complètent le podium. C’était le dernier record individuel du plus grand nageur de tous les temps qui tenait encore, celui aussi qui aura duré le plus longtemps dans l’histoire de la natation. Phelps – 28 médailles olympiques dont 23 titres entre 2000 et 2016 – l’avait établi aux Jeux de Pékin en 2008. “Je m’entraîne tous les jours pour ça, je pète mon temps de 2 secondes, je fais le record, c’est génial”, a réagi à peine sorti du bassin la pépite de la natation française, sourire évidemment jusqu’aux oreilles, encore rougies par l’effort. “Aux 300 m, je sais que je suis devant, je me dis que le titre c’est bon, sachant qu’il me reste des jambes, développait-il ensuite tardivement lors de sa conférence de presse. Et quand je touche le mur, c’est le temps qui m’intéresse, je me retourne, je vois 4 min 02, je me dis ‘mais nan c’est pas possible !’. C’était un moment assez spécial…” La rencontre avec Phelps, son idole de jeunesse Quelques instants plus tôt, il a reçu sa médaille d’or des mains de celui qu’il venait de déposséder sous ses yeux : Phelps, retraité depuis 2016, avait fait le déplacement depuis l’Arizona pour commenter la course pour la chaîne américaine NBC. Beau joueur, l’ancien nageur de 38 ans leva les bras sitôt le mur touché par son cadet, avant de l’applaudir longuement. C’était d’ailleurs la première fois que le Toulousain rencontrait en chair et en os son idole, lui-même ancien protégé de Bob Bowman. Comme un autre clin d’œil du destin, c’est dans cette ville portuaire à la pointe nord de l’île de Kyushu, dans le sud-ouest de l’archipel japonais, que Phelps avait décroché son premier titre de champion du monde en 2001, sur 200 m papillon, en battant son propre record du monde sur la distance établi quelques mois plus tôt à seulement 15 ans. Léon Marchand, lui, n’était pas encore né. Samedi, à la veille de plonger dans le bassin du Marine Messe de Fukuoka, le protégé de Bob Bowman et Nicolas Castel bottait en touche alors que le monde de la natation lui promettait depuis des mois de faire tomber ce record dimanche. “Ce n’est pas mon objectif principal. Je vais essayer de faire mon meilleur et on verra”, évacuait le nageur de 21 ans, sans convaincre grand monde. “J’ai envie de gagner un titre aux championnats du monde, c’est tout”, renchérissait-il dimanche midi juste après sa série, où il avait réalisé le deuxième meilleur temps (4 min 10 s 88, derrière les 4 min 09 s 83 de l’Américain Carson Foster), en gérant sa fin de course. “C’est vrai que beaucoup de monde lui en parle [du record], forcément il l’avait dans un coin de la tête, mais je crois qu’il a trouvé sa philosophie de vie et d’équilibre à travers la natation, ses études et sa vie, insiste Nicolas Castel, son coach depuis qu’il a 9 ans, qui forme désormais un binôme avec Bowman. Lui, ce qui lui plaît, c’est de gagner, d’être heureux, c’est ça qui lui permet d’être performant derrière. La conséquence, c’est les records, mais ce n’est pas une obsession.” Ce qui est le plus impressionnant chez le Toulousain ? “La sérénité qu’il dégage, répond du tac à au tac Castel. Quand je l’ai vu derrière les plots, j’étais plutôt tranquille, j’ai rapidement vu qu’il était bien.” En 2022 déjà, aux Mondiaux de Budapest, la machine Marchand avait une première fois caressé la référence sacrée, en 4 min 04 s 28. Depuis – et cela s’est vu dimanche soir -, il s’est amélioré en dos, en crawl aussi. “Une étape dans mon cheminement” A l’en croire, ce premier record du monde sur la distance n’est sans doute pas le dernier. “Que ça se passe [dimanche] ou dans un an, ça ne change pas, ça va être une étape dans mon cheminement. Si je veux arriver à mon objectif principal, j’ai besoin de ‘péter’ les 4 min 04 s, les 4 min 03 s”, disait-il samedi. Lui-même ne sait pas très bien où se situent ses limites. “Je veux toujours chercher plus loin, je pense qu’il n’y a pas vraiment de limites à ce que je peux faire, entre ce que je fais à l’entraînement tous les jours, l’intelligence que j’y mets, je pense que je peux continuer à m’améliorer et descendre en dessous de 4 min 02”, assurait-il encore dimanche soir. Lire aussi l’entretien avec Bob Bowman : Article réservé à nos abonnés Mondiaux de natation : “Il me tarde de voir jusqu’où Léon Marchand est capable d’aller”, dit Bob Bowman, son entraîneur américain Aux Mondiaux de Budapest en 2022, le fils prodigue de la natation française, exilé en Arizona depuis août 2021, avait décroché deux titres sur 400 m 4 nages et 200 m 4 nages, ainsi qu’une médaille d’argent sur 200 m papillon. A Fukuoka, il est engagé sur quatre courses individuelles, les mêmes que dans la capitale hongroise, mais aussi le 200 m brasse où il a frôlé le record du monde lors des championnats de France à Rennes mi-juin (2 min 06 s 59, meilleur temps mondial de la saison). Newsletter “Paris 2024” “Le Monde” décrypte l’actualité et les enjeux des Jeux olympiques et paralympiques de 2024. S’inscrire Mais il y a un hic, ou plutôt un “problème de riche” pour Marchand : la demi-finale du 200 m brasse, jeudi, cogne avec la finale du 200 m 4 nages, ce qui contraindrait le nageur à enchaîner les deux courses en seulement vingt minutes. Coach Bowman n’est
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