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le retour du débat sur le niveau de recrutement

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Le ministre de l’éducation et de la jeunesse, Pap Ndiaye, à Matignon, le 30 juin 2023.

A quel moment de leur parcours universitaire faut-il recruter les futurs enseignants ? Cette question, qui peut sembler tranchée depuis 2011 – pour enseigner, il faut un master –, est en fait toujours en débat. Fin juin, dans les colonnes du Monde, Pap Ndiaye proposait de positionner le concours de recrutement de professeurs des écoles à la fin de la licence, alors qu’il est aujourd’hui à la fin du master 2, comme le capes et l’agrégation. Il s’agirait du quatrième déplacement du concours en quinze ans.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Concours enseignants : à nouveau plusieurs milliers de postes non pourvus, qui confirment une crise structurelle

Avec ce projet, le ministre de l’éducation nationale vise à élargir mécaniquement le vivier de recrutement à l’heure où le métier traverse une grave crise d’attractivité. Les étudiants de licence sont d’une part plus nombreux, et d’autre part plus enclins, pense-t-on, à s’engager dans un master en quelque sorte « sécurisé », puisqu’ils seraient déjà lauréats du concours. Le ministre a assuré qu’il n’était pas question de revenir sur la mastérisation : les étudiants auraient toujours besoin d’un master pour enseigner.

« Chaque réforme relevant le niveau d’entrée dans le métier a provoqué une période de crise du recrutement, rappelle l’ancien recteur Alain Boissinot. Il y a une valse-hésitation sur ce sujet, y compris pour des raisons de budget : reculer le niveau du concours permet d’économiser sur une cohorte d’enseignants qu’on n’est plus obligés de payer. »

Un effondrement des candidatures

La mastérisation, en 2011, génère ainsi un effondrement des candidatures, en détournant de l’enseignement une partie des étudiants les plus modestes, confrontés à la perspective incertaine de deux années d’études supplémentaires. En 2013, le concours est déplacé du master 2 au master 1, puis remis à la fin du master 2 en 2019. Une décision que l’éducation nationale paie cher, puisque le nombre de candidats a quasiment été divisé par deux au concours de recrutement de professeurs des écoles et au capes entre 2021 et 2022, année d’entrée en vigueur de la mesure, obligeant le ministère à embaucher plus de 5 000 contractuels supplémentaires à la rentrée 2022.

Des voix se sont depuis accordées pour souligner l’instabilité chronique du système de recrutement et de formation des enseignants. En février, la Cour des comptes rendait ainsi un rapport sévère sur le sujet. Elle préconisait une meilleure articulation du parcours d’accès au métier de professeur des écoles, notamment en ouvrant des licences spécialisées, pour améliorer la lisibilité du système de la L1 au M2.

De son côté, le Conseil supérieur des programmes a proposé des scénarios de refonte du système de recrutement, dans un avis rendu en mars. Il pointait lui aussi l’importance de la continuité du parcours de la licence au master. « Décaler le concours à la fin de la licence signifie que l’on accepte enfin que la formation des enseignants prend cinq ans, trois ans avant le concours et deux ans après », remarque Mark Sherringham, son président. Le déplacement du concours aura en effet un impact sur le contenu des licences qui permettent d’y accéder, l’université s’alignant sur le nouveau système en ouvrant des programmes spécifiques.

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