Connect with us

Francais

À Lorient, la présence de militaires en civil dans le maintien de l’ordre suscite le malaise.

[ad_1]

Un petit groupe d’une trentaine de personnes en civil, visage masqué et gants coqués pour certaines, a opéré des « interpellations » de casseurs dans le centre-ville de Lorient (Morbihan), dans la nuit du vendredi 30 juin au samedi 1er juillet 2023.

Quelques planches de bois pour réparer la vitrine brisée de L’Atelier du cheveu, rue des Fontaines, une poubelle en fer calcinée aux abords du parc Jules-Ferry, et c’est à peu près tout. Les troubles qui ont secoué le centre-ville de Lorient dans la nuit du 30 juin au 1er juillet – la seule nuit agitée qu’ait connue la sous-préfecture du Morbihan après la mort de Nahel M. –, ne laissent presque aucune trace. Une semaine plus tard, cette nuit n’a pourtant pas fini de faire parler d’elle, mais ce sont les conditions du maintien de l’ordre qui sont l’objet du débat.

Voir aussi : Article réservé à nos abonnés La cartographie d’une semaine d’émeutes en France

Environ soixante gendarmes, policiers nationaux et municipaux avaient été mobilisés ce soir-là pour contenir la centaine de jeunes rassemblés dans le centre. Lorsque la situation s’est tendue, autour de minuit, ces hommes en uniforme ont soudain reçu le renfort imprévu de plusieurs individus en civil, entre vingt et trente, selon plusieurs témoignages, dont l’action a été largement décrite par les journalistes de Ouest-France et du Télégramme présents sur le terrain pour couvrir les heurts.

Plusieurs vidéos tournées par des témoins cette nuit-là, que Le Monde a pu visionner, permettent également de constater leurs agissements : de jeunes hommes au visage dissimulé derrière des masques ou sous des capuches arrêtent des émeutiers en plein rue, les plaquent au sol, puis les emmènent vers une direction indéterminée après leur avoir entravé les mains ou en les contraignant à l’aide d’une clé de bras.

L’un de ces mystérieux patrouilleurs ayant agi hors de tout cadre a témoigné anonymement dans Ouest-France. L’homme, âgé de 25 ans, se présente comme un militaire – Lorient en abrite 4 000 –, il évoque un rassemblement « spontané », « pas organisé », composé majoritairement de membres de la marine – « des fusiliers, peut-être des commandos » –, mais aussi de « quelques civils ».

« Ils y allaient un peu fort »

Trois autres participants ont parlé, visage caché, à la radio locale Jaime Radio : « A la base, on restait à côté des forces de l’ordre, sans intentions. Et on a vu que, du fait de leur sous-effectif, ils étaient en difficulté, alors on s’est décidé à les aider. On courait après [les émeutiers], on leur mettait des Serflex aux mains et on les ramenait à des voitures [de police]. » « Certains policiers nous ont remerciés et ont accepté notre aide, d’autres préféraient nous mettre à distance », dit encore, dans Ouest-France, le militaire anonyme, selon qui le groupe « anticasseurs » a arrêté et remis quatre jeunes aux forces de l’ordre. Il y a bien eu quatre interpellations ce soir-là, mais toutes du fait de la police, sans l’aide de civils, affirme la préfecture du Morbihan.

Il vous reste 65.81% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

[ad_2]

Continue Reading
Advertisement
Click to comment

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Copyright © 2019 - Le Collectif BI-TON