La tentative d’assassinat contre le maire de L’Haÿ-les-Roses révèle les agressions envers les élus

Que la cinquième nuit d’émeutes du samedi 1^er au dimanche 2 juillet ait été plus calme que les précédentes dans le pays, à la suite de la mort de Nahel M., ne met que davantage en exergue la violence de l’attaque qu’a subie Vincent Jeanbrun, le maire (Les Républicains, LR) de L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne).

Vers 1 h 30 du matin, dimanche, tandis que l’élu dormait à l’hôtel de ville, une voiture bélier a été lancée contre son domicile, puis un incendie déclenché. Selon le récit de M. Jeanbrun, complété par le procureur de la République de Créteil, Stéphane Hardouin, cité par l’Agence France-Presse (AFP), plusieurs individus ont forcé le portail du domicile avec le véhicule, qui a été stoppé par un muret avant d’atteindre la véranda de la maison.

« Il a été lancé pour brûler le pavillon », a indiqué le procureur, dimanche matin, en faisant un lien avec les dégradations commises sur la mairie ces dernières nuits. Une enquête a été ouverte par le parquet de Créteil pour tentative d’assassinat.

L’épouse du maire et ses deux enfants, de 5 et 7 ans, se trouvaient dans la maison. Entendant du bruit et voyant des flammes, ces derniers ont pris la fuite par le jardin à l’arrière du pavillon, selon le procureur. Dans sa course, pour mettre ses enfants à l’abri, l’épouse de l’édile « s’est blessée au tibia, c’est une blessure assez sérieuse puisqu’il serait cassé », a précisé Stéphane Hardouin. Elle a été hospitalisée, selon l’entourage du maire.

« Cette nuit, un cap a été franchi dans l’horreur et l’ignominie », a écrit Vincent Jeanbrun, dimanche matin sur Twitter, l’édile de cette ville de plus de 30 000 habitants, située à cinq kilomètres de Paris. « C’est une tentative d’assassinat d’une lâcheté inqualifiable », a-t-il poursuivi, en affirmant « une détermination à protéger et à servir la République plus grande que jamais ». Avant de conclure : « Je ne reculerai pas. »

« Gravité extrême »

Dès l’incendie de L’Haÿ-les-Roses connu, l’émoi a été vif. « La première ministre condamne ces faits intolérables », a affirmé Matignon dimanche matin, en précisant que « les coupables seront poursuivis avec la plus grande fermeté ». Elisabeth Borne, ainsi que le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, se sont rendus sur les lieux, dans l’après-midi. « Nous ne laisserons rien passer », a affirmé sur place la cheffe du gouvernement, à l’intention des élus confrontés à des violences.

Vincent Jeanbrun venait tout juste d’être nommé porte-parole de LR. Dimanche matin, le président du parti, Eric Ciotti, s’est immédiatement rendu sur place pour constater les dégâts et apporter son soutien à l’élu. Il a dénoncé « des faits d’une extrême gravité qui doivent conduire leurs auteurs en cour d’assises ».

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