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La résistance des russophones ukrainiens face à Poutine

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Une installation représentant un missile russe enfoncé dans le sol, devant le bâtiment endommagé de l’administration régionale de l’Etat à Kharkiv, en Ukraine, le 11 avril 2022.

En ce deuxième été de l’invasion russe, la vie quotidienne en Ukraine est toujours rythmée par les alertes aériennes. À Kharkiv, elles offrent souvent l’occasion d’évoquer le traumatisme des bombardements qui ont semé la destruction, de février à août 2022, lorsque des dizaines de milliers d’habitants avaient choisi de se réfugier, jour et nuit, dans les sous-sols du métro. L’envahisseur espérait alors s’emparer de la deuxième ville du pays et y installer un pouvoir à sa botte, à défaut d’avoir pu vaincre la résistance de Kiev.

Il faudra attendre la contre-offensive ukrainienne de septembre 2022 pour que l’étau russe soit enfin brisé, avec la libération de l’ensemble de la région (oblast) de Kharkiv. Non seulement le pari du Kremlin sur le ralliement de la composante russophone de la population a tourné court, mais Kharkiv, avec son million et demi d’habitants, dont trois cent mille étudiants, s’affirme en bastion d’une identité à la fois ukrainienne et russophone, et ce à une trentaine de kilomètres de la frontière russe.

La première capitale de l’Ukraine soviétique

C’est en 1656 que Kharkiv est fondée par des unités cosaques qui vivent en relative autonomie, jusqu’à leur pleine intégration à l’empire russe, en 1765, au tout début du règne de Catherine II. Le collège de Kharkiv devient progressivement la deuxième université du pays, après l’Académie Mohyla de Kiev, tandis que la cité se développe en centre industriel d’importance. Relativement épargnée durant la première guerre mondiale, Kharkiv est choisie par les bolcheviques comme capitale de leur nouveau régime en Ukraine, alors que les nationalistes, installés à Kiev, finissent par s’effondrer, sur fond d’offensives et de contre-offensives qui déchirent le pays.

Le pouvoir soviétique mise d’abord sur la promotion de la langue ukrainienne, une période toujours célébrée comme une véritable « renaissance », avant que Staline ne décide de soumettre par la terreur cette population définitivement trop frondeuse. C’est l’épouvante de l’Holodomor, la famine organisée de 1932-1933, suivie du transfert de Kharkiv à Kiev, en 1934, de la capitale de la République socialiste d’Ukraine.

Les purges staliniennes conduisent à la liquidation des élites ukrainophones de Kharkiv, alors que la russification d’Etat est désormais systématique. La ville, occupée par les nazis en 1941, est reprise par l’Armée rouge une première fois, pour être de nouveau perdue, et finalement libérée en 1943. Les deux tiers de Kharkiv ont sans doute été détruits dans ces batailles successives.

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