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La seule question qui se pose violemment une fois passée la peine face au décès d’un adolescent, c’est celle des raisons de l’inaction

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Un drame récurrent : un jeune homme de 17 ans perd la vie à la suite d’un refus d’obtempérer, tué par un représentant des forces de l’ordre. Une triste nouvelle qui nous plonge dans un sentiment de déjà-vu. L’enquête en cours et les décisions judiciaires à venir tenteront de dévoiler les circonstances précises de cette tragédie.

Cependant, sur le fond, les aspects entourant ce drame ont déjà été maintes fois exposés et analysés : la nécessité impérieuse d’une réforme de la police et du contrôle de ses actions, de sa doctrine de maintien de l’ordre, ainsi que de son approche envers la jeunesse d’origine maghrébine et africaine.

Les marches blanches sans conséquences, les discours victimaires de part et d’autre, les entrepreneurs identitaires qui enveniment les blessures, les politiques irresponsables qui cherchent la provocation au lieu de la dignité et du consensus, et surtout le fait que les premières victimes des émeutes sont les habitants des quartiers où les services publics sont détruits… Combien de fois cela a-t-il déjà été écrit et documenté ?

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Mort de Nahel M. : « Nous sommes aujourd’hui dans une situation où domine le rapport de force et où rôde le spectre de 2005 »

La seule vraie question qui ressurgit violemment une fois passée la peine face à la mort d’un adolescent, c’est celle des raisons de l’inaction. Pourquoi, quarante ans après la Marche pour l’égalité et contre le racisme, qui dénonçait en 1983 ces « morts violentes » et leur traitement injuste par les parquets et tribunaux, le pays n’a-t-il pas avancé sur cette question ? Pourquoi a-t-il même régressé à certains égards ?

Qu’a-t-on bâti pour tenter de construire des relations équilibrées entre les populations pauvres des banlieues populaires et la police ? Quasiment rien. Il y a bien longtemps, en effet, qu’ont été abandonnées la politique de prévention de la délinquance, prônée dans les années 1980 par le député Gilbert Bonnemaison, et la politique d’enseignement des droits de l’homme dans les commissariats voulue par le ministre Pierre Joxe.

Face à l’augmentation de la pauvreté et de la désespérance dans les quartiers populaires, on a essentiellement développé, surtout depuis 2005, des techniques de maintien de l’ordre calquées plus ou moins sur celles des Etats-Unis ou de la police israélienne. Des techniques parfois efficaces en ce qui concerne les gains d’ordre public, mais qui ont eu pour effet d’accroître les tensions entre les forces de police et les populations concernées, de détruire toute communication vraie entre elles.

L’égalité loin d’être une réalité

Il aurait sans doute été préférable de s’inspirer de la police allemande, qui accorde davantage d’importance à la communication avec les populations et bénéficie d’une formation bien plus poussée que la nôtre. Le débat incessant sur la police de proximité, démantelée par Nicolas Sarkozy, demeure non résolu. Pour ne rien arranger – et c’est un euphémisme ! –, les idées d’extrême droite, qui gagnent du terrain depuis quarante ans dans l’opinion publique, en gagnent aussi parmi les policiers (comme en témoignent les enquêtes sur les intentions de vote). Dans ces conditions, que peut-on espérer d’une telle police ?

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