Connect with us

Francais

La nomination d’une Américaine à un haut poste de la Commission européenne suscite la controverse.

[ad_1]

Fiona Scott Morton, en 2023.

Il fallait aller sur le site de la Commission pour apprendre, le 11 juillet, que la puissante direction générale de la concurrence, chargée d’enquêter sur les comportements anticoncurrentiels des entreprises ou d’autoriser les fusions et acquisitions, venait d’embaucher une nouvelle chef économiste… américaine. En théorie, les institutions doivent recruter des personnes dotées d’un passeport de l’Union européenne (UE). Il existe bien de rares dérogations, mais pas à ce niveau de responsabilité. Sur un effectif de 32 000 personnes, « on en compte 1 945. La plupart sont des agents locaux qui travaillent dans les bureaux de la Commission à l’étranger », explique un porte-parole.

Lire aussi (2022) : Article réservé à nos abonnés Concurrence : un règlement européen « historique » pour encadrer les géants du numérique

Fiona Scott Morton « était la meilleure des onze candidats », argue un haut fonctionnaire européen. Cette enseignante à l’université de Yale a aussi passé deux ans au département américain de la justice, en 2011 et 2012, au département antitrust. Par ailleurs, ajoute-t-il, « l’économiste en chef de la DG concurrence ne prend pas de décision. Cela aurait été plus compliqué de choisir un ou une Américaine pour un poste de directeur ». Certes, mais l’économiste en chef du bras antitrust de la Commission donne des avis, qui aident ses employeurs à se décider.

Ce n’est pas tout. Fiona Scott Morton, qui a travaillé pour le cabinet Charles River Associates entre 2006 et 2011, a été consultante pour plusieurs géants du numérique, dont Apple, Microsoft ou Amazon. Dès lors, la question du conflit d’intérêt se pose. « Elle ne pourra pas travailler sur des cas auxquels elle a été associée dans son travail de consultante. Elle ne pourra pas non plus, durant ses deux premières années à la DG concurrence, s’occuper des entreprises pour lesquelles elle a travaillé dans l’année précédant son entrée en fonction », précise une source. Par exemple, elle ne pourra pas se prononcer sur des affaires concernant Microsoft.

« Situation surréaliste »

« Au-delà du message politique pathétique qu’on envoie en embauchant une Américaine, comme si on n’avait personne en Europe, on a recruté quelqu’un dont on devra se passer pour les cas les plus emblématiques », s’étrangle un haut fonctionnaire européen, qui voit dans cette décision le signe du tropisme transatlantique de Margrethe Vestager, la commissaire à la concurrence. A l’heure où l’UE vient de se doter d’une nouvelle régulation du numérique, le signal n’est pas des plus heureux. « On ne va pas laisser une lobbyiste américaine des Gafam réguler les plates-formes en Europe, quel que soit son pedigree académique », s’insurge un autre. « Fiona Scott Morton a beaucoup moins de conflits d’intérêt » que le Belge Pierre Régibeau, à qui elle succédera le 1er septembre, répond une autre source.

Il vous reste 24.02% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

[ad_2]

Continue Reading
Advertisement
Click to comment

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Copyright © 2019 - Le Collectif BI-TON