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La junte militaire utilise la menace d’un ennemi extérieur pour rallier la population à elle.

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Manifestation en soutien au général Abdourahamane Tchiani, devant le bâtiment de l’Assemblée nationale  à Niamey, Niger, le 30 juillet 2023.

A Niamey, le calme relatif des premiers jours post-coup d’Etat a laissé place à la mobilisation en faveur des putschistes et à la crainte d’un embrasement. Dimanche 30 juillet, plusieurs milliers de manifestants ont envahi les rues de la capitale nigérienne ainsi que celles de Tahoua, à près de 400 kilomètres à l’est, pour apporter leur soutien au pouvoir du nouvel homme fort du pays, le général Abdourahamane Tiani. Ce dernier détient toujours le président démocratiquement élu, Mohamed Bazoum, séquestré depuis le 26 juillet.

« Vive l’armée ! Vive Tiani ! », « A bas la France ! Vive la Russie ! », ont scandé dans la matinée les manifestants à Niamey, en agitant des drapeaux russes. « Pour notre honneur, nous irons au bout, nous sommes prêts à mourir », affirme l’un d’eux, arborant un tee-shirt floqué « CNSP », les initiales du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, l’organe dirigeant de la junte. « Autant de manifestants, c’est du jamais-vu à Niamey. Les gens avaient soif de crier leur colère », témoigne un journaliste nigérien. Comme lors des derniers coups d’Etat au Mali en 2020 et au Burkina Faso en 2022, au Niger, la manifestation de soutien à la junte a viré à la contestation antifrançaise et prorusse.

Vers 11 heures, la tension est montée d’un cran quand les marcheurs, qui répondaient à l’appel du M62, un mouvement de la société civile qui avait déjà protesté contre la présence militaire française en 2022, se sont dirigés vers l’ambassade de France, où certains affirmaient que des ministres du régime s’étaient réfugiés.

Une tentative d’intrusion dans l’enclave diplomatique a eu lieu, l’enseigne de l’ambassade a été arrachée, piétinée et remplacée par des drapeaux russes et nigériens. Selon la junte, les services de sécurité de la chancellerie ont alors « tiré des grenades lacrymogènes et fait usage de leur arme » pour un bilan de « six blessés ».

L’Union européenne tient les putschistes « responsables » de toute attaque contre des ambassades, a prévenu Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne. La junte a justifié les débordements par « un ressentiment consécutif à l’attitude déstabilisatrice d’une chancellerie occidentale », allant jusqu’à affirmer, sans en apporter la preuve, que se serait tenue une réunion à l’état-major de la garde nationale du Niger au cours de laquelle Hassoumi Massoudou, l’ancien ministre des affaires étrangères, qui s’est proclamé chef du gouvernement par intérim, et le colonel-major Guiré, commandant de la garde nationale, y auraient « signé un document » qui « autorise le partenaire français à effectuer des frappes au sein du palais présidentiel afin de libérer le président de la République du Niger ». Une accusation hyperbolique à laquelle nul n’a jugé bon de répondre à ce stade.

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