Qu’on se le dise : le sexe est une activité (et un organe) qui mouille. Cet été, Maïa Mazaurette enfile son scaphandre pour nous faire découvrir ces fluides. Cette semaine, honneur aux femmes : on file dans leur culotte pour disserter sur l’expression liquide de leur excitation.
– Fiche pratique : du surnom latin « Cypris » renvoyant à Vénus, la déesse de l’amour, la cyprine est le nom de la sécrétion vaginale déclenchée par l’excitation sexuelle. Ce liquide translucide, voire légèrement laiteux, est produit par les vaisseaux sanguins de la muqueuse vaginale et permet de lubrifier l’entrée du vagin pour laisser passer un pénis, des doigts ou un concombre (mais c’est dangereux si ça casse, comme vous le diront vos urgentistes préférés). Comme quoi, la nature est bien faite.
– Des eaux troubles : depuis quelques années, la cyprine suscite beaucoup de curiosité… Et pour cause, c’est un liquide plein de mystère. Comment mouille-t-on ? Pourquoi mouille-t-on dans les situations les plus improbables ? Comment faire quand notre vagin reste obstinément sec, alors qu’on se consume de désir pour notre partenaire ? Au moment de laver nos sous-vêtements, comment distinguer les marques de cyprine des sécrétions habituelles du vagin ? Est-on très excitée par une nouvelle rencontre… Ou très débordée par une mini-fuite urinaire ?
– Ménopause : parmi les signes les plus manifestes de la ménopause, on trouve la sécheresse vaginale. Mais attention, on peut aussi manquer de cyprine pour de nombreuses autres raisons : grossesse, allaitement, changements hormonaux, médication… Et manque de désir, bien entendu.
– Lubrifiant : destiné à mouiller artificiellement le vagin (ou l’anus), cette géniale invention date de 1872 sous forme de vaseline, et 1904 pour le premier gel spécifiquement réservé à l’activité sexuelle (cela dit, les humains utilisent des huiles depuis des millénaires… A quoi pensez-vous que servent tous ces splendides champs d’oliviers ?). Si vous vous lancez cet été dans un marathon sexuel, pensez à vous équiper : une femme mouille rarement plus d’une heure (ce qui est largement suffisant pour les 5 minutes 40 secondes du rapport sexuel moyen). Si votre partenaire estime que lubrifier, c’est tricher, n’hésitez pas à l’envoyer bouler : exiger qu’on mouille sur commande est aussi absurde qu’exiger une érection sur commande ! Profitez plutôt de l’occasion pour vous offrir l’Eloge poétique du lubrifiant de Lou Sarabazic (Le Nouvel Attila, 2021).
– Femmes fontaines : dans leur ouvrage paru en 2019, Femmes fontaines et éjaculation féminine – mythes, controverses et réalités (Le Cherche-Midi), les docteurs Samuel Salama et Pierre Desvaux distinguent les phénomènes « cyprine » et « fontaine ». Le premier serait une « éjaculation féminine (…) qui correspond à l’expulsion d’une petite quantité de liquide blanchâtre provenant de la prostate féminine » tandis que le phénomène « fontaine » renverrait « à un grand volume d’origine vésicale » d’où une couleur liquide proche de l’urine. Bien entendu, les deux liquides peuvent se mélanger. Les auteurs rappellent cependant qu’« une femme qui éjacule n’est pas une femme fontaine ».
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