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Jusqu’à présent, concilier les deux était absolument impossible

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Marie-Clémence Bordet-Nicaise dans sa maison, à Dax (Landes), le 30 juin 2023.

Un drapeau LGBT estampillé d’une étoile juive flotte dans les rues de Paris. L’étendard est brandi par Alain Beit, le président de l’association française juive LGBT Beit Haverim – « maison des amis », en hébreu –, lors de la Marche des fiertés parisienne, le 24 juin. Cette image symbolique apparaît sur son compte Instagram avec une phrase : « Oui, ça existe et on peut très bien la vivre cette double appartenance. » Père de famille de 46 ans, arrivé dans l’association en 2007 après son coming out et un divorce houleux, ce financier parisien constate un rapport de plus en plus « décomplexé » à ces deux identités chez les affiliés de Beit Haverim. « Quand l’association est née, en 1977, nos membres rejetaient la religion en bloc parce qu’ils n’étaient pas acceptés. Aujourd’hui, nous assumons une vie spirituelle, avec de plus en plus de personnes pratiquantes », commente-t-il.

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C’est le cas de Joane (qui a souhaité garder l’anonymat), 22 ans, étudiante en psychologie. Elle se décrit comme « juive et pansexuelle » – attirée par toute personne sans distinction de genre ou d’orientation sexuelle –, mais elle se dit lesbienne auprès de sa famille, très réfractaire, afin d’éloigner tout « espoir de [la] voir avec un homme ». Elevée dans un milieu juif non pratiquant, la jeune femme se rapproche de la religion à l’université. A l’époque, elle se sait déjà pansexuelle et commence à fréquenter une synagogue « très orthodoxe », porte des jupes et manches longues, fait shabbat tous les samedis. « C’était compliqué d’allier les deux, dit-elle. Quand je sondais autour de moi, on me disait qu’une personne gay ou lesbienne, il faut la remettre dans le droit chemin. » Elle renonce alors à toute relation intime, s’isole de ses amis d’origine, déprime. Puis elle emprunte le chemin inverse, s’éloigne du courant orthodoxe, notamment en s’engageant auprès de Beit Haverim et en découvrant un judaïsme plus libéral, avec de « nouveaux repères ». Aujourd’hui engagée auprès du groupe jeunes, Joane n’a « pas encore complètement réussi à lier les deux identités » : « C’est toujours un combat quand on est juif et LGBT, peu importe le milieu où on se trouve. »

Alain Beit l’assure : « La peur du rejet est énorme. Certaines personnes échangent avec nous sur le groupe WhatsApp, mais nous ne les verrons jamais. Elles mènent une double vie. » Récemment, l’association a interpellé le consistoire israélite de Paris après qu’un de ses adhérents a été licencié d’une entreprise casherout (contrôle des aliments casher). « Des rabbins ont convoqué son employeur pour lui dire que son salarié représentait un danger pour la jeunesse en tant qu’homosexuel », explique le président. La réaction du consistoire se fait toujours attendre… Alain Beit dénonce un « discours de façade » des rabbins et une « résistance dans les écoles et mouvements de jeunesse juifs ». Il regrette le manque de « modèles positifs » visibles chez les juifs LGBT +. De fait, Elise Goldfarb et Julia Layani, qui ont créé le podcast « Coming Out », font figure d’exception. Cet écartèlement entre foi et orientation sexuelle touche de nombreux croyants, quelle que soit leur religion.

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