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Francais

Je suis têtu/têtue

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Michel Sardou, chanteur populaire aux dizaines de tubes, grande gueule qui a toujours revendiqué son attachement aux valeurs de droite, « gaulliste mais pas RN », assure-t-il, entame, à 76 ans, une nouvelle tournée d’adieux.

Je ne serais pas arrivé là si…

…Si je ne m’étais pas évadé de la pension dans laquelle mes parents m’avaient inscrit. Ils étaient tous deux comédiens et passaient beaucoup de temps en tournée. Ils ne pouvaient pas m’emmener. J’avais donc d’abord été en nourrice, puis ils m’avaient mis en pension pour que je poursuive mes fabuleuses études [rires]. C’était une pension très bien où j’avais une bande de copains qui s’appelaient Gérard Garouste, Jean-Michel Ribes, Patrick Modiano. Eux, à cette époque, voulaient déjà être ce qu’ils sont devenus. Garouste peignait, Modiano écrivait. Ribes était le directeur du théâtre du collège et du lycée. Moi, j’étais le directeur du théâtre pour les primaires.

Mais quel était ce pensionnat pour qu’il y ait tant d’artistes en devenir ?

Un pensionnat bourgeois, à Jouy-en-Josas [Yvelines]. Ribes, d’ailleurs, trouvait ça trop bourgeois. C’est vrai que Jean-Michel Ribes, Patrick Modiano et moi avions des parents ou beaux-parents artistes. Mais surtout, on avait des profs qui nous engageaient à être créatifs. On s’amusait beaucoup. Mais enfin, au bout d’un moment, j’ai eu envie de voler de mes propres ailes. Je me suis donc évadé et, à 17 ans, je suis retourné chez mon père.

Comment vous a-t-il reçu ?

C’était un homme très calme, taiseux. Je m’entendais bien avec lui parce qu’il ne disait rien. Il m’a seulement demandé : « Tu as une idée de ce que tu veux faire ? » J’ai répondu tout de go « artiste ». Sans préciser quel genre d’artiste. À vrai dire, je n’en savais rien.

« Artiste ? Oui, c’est une bonne idée. Seulement, il y a un problème, a-t-il répondu, c’est que, pour être artiste, il faut en vivre. Alors, tu vas quitter la maison. Tu n’y reviendras pas, sauf si tu es malade. » Il a ouvert la porte, je suis sorti et je me suis démerdé tout seul… Voilà le début de mon aventure. Elle a commencé le jour où mon père m’a foutu à la porte.

Vous vous appeliez Sardou, vos parents, Jackie et Fernand, étaient des acteurs connus. Vous n’étiez pas complètement sans filet, non ?

Beaucoup de gens croient que c’est par atavisme que je suis devenu artiste. C’est un peu vrai, mais pas tout à fait. Mes parents étaient populaires, mais mon père était un deuxième couteau. Ce n’était ni de Funès ni Bourvil. C’était un acteur qui travaillait beaucoup, sans être une star. Et tant mieux, parce qu’en général les fils de grands comédiens ne font pas de bons successeurs. Au moment de me foutre à la porte, il m’a seulement dit : « Quand je fermerai les yeux, je te laisserai mon chapeau. » Il est mort des années plus tard à Toulon, en rentrant sur scène. Je suis allé voir son corps à l’hôpital et une infirmière est venue avec un petit paquet pour moi : c’était le chapeau de mon père, que j’ai toujours. Il voulait que je me fasse, pas qu’on m’aide à me faire.

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