Connect with us

Francais

J’adore l’idée d’être la plus ancienne influenceuse en France !

[ad_1]

Laure Adler lors de l’enregistrement de l’émission « C ce soir », au 75e Festival de Cannes, le 29 mai 2023.

Quel rapport entretenez-vous avec la nuit, et cette « Heure bleue » qui est la vôtre et que vous vous apprêtez à quitter ?

Des rapports passionnels. C’est un moment où tout s’apaise : les bruits s’amenuisent. La journée a déposé ce qu’elle avait à l’intérieur d’elle-même, joies et fardeaux, et quelque chose commence avec la nuit qui est plus libératrice pour moi que le jour.

Qu’est-ce que la radio pour vous ?

C’est écouter des gens. C’est avoir la chance d’écouter des gens avec qui on a envie de nouer quelque chose. Au moment où l’on se parle, je suis dans ma chambre et j’ai le Quarto d’Annie Ernaux, que j’ai interviewée à de nombreuses reprises, sur ma table de chevet. Tous ces écrivains que j’ai eu la chance de rencontrer, ce sont des guides, des piliers, des structures profondes à l’intérieur de moi qui m’aident à vivre. Je sais que je peux compter sur eux pour reprendre des forces et de l’énergie.

Quelle est la voix qui vous touche plus ?

C’est la voix du vendeur de fleurs en bas de chez moi. Une voix très grave et très chantante à la fois.

Et vous, quelle voix avez-vous ?

J’ai la voix de ma mère. De ma mère et de mes sœurs. J’ai donc l’impression de ne pas avoir une voix singulière. Maintenant qu’elle est morte, c’est une responsabilité que d’avoir sa voix. On pense souvent à faire des photos de ses proches, mais je pense qu’il faut enregistrer la voix de ses parents. Celle de ma mère me manque beaucoup. Celle de mon père aussi, lui qui m’appelait le lendemain de chacune de mes émissions pour me faire un débriefing – ma mère, elle, ne m’écoutait pas.

Avez-vous peur de ne plus être chaque soir, ou presque, à l’antenne ?

Même si partir est mon choix, mon inconscient ne suit pas toujours : j’en fais même des cauchemars ! Radio France, c’est ma maison. Mais j’espère que j’en trouverai d’autres. Je vais retourner à la fac et j’aurai plus de temps pour mes petits-enfants et le bénévolat, qui m’apporte beaucoup de joie, que cela soit aider des parents ayant perdu un enfant ou m’occuper des personnes très âgées. Nous, les retraités, nous sommes le peuple invisible des aidants !

Craignez-vous le vide ou, disons, la solitude ?

Oui. Je veux pouvoir choisir mes solitudes mais ne pas être seule tout le temps. Je trouve qu’il faut vraiment être une artiste pour avoir cette nécessité de solitude : je n’en suis pas capable. Pas encore en tout cas. J’ai besoin des autres. La radio, c’est le compagnonnage avec les autres. Ça se partage, c’est un collectif, une équipe avec laquelle j’ai noué des liens très forts, comme avec mon réalisateur Lilian Alleaume.

Il vous reste 42.59% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

[ad_2]

Continue Reading
Advertisement
Click to comment

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Copyright © 2019 - Le Collectif BI-TON