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IBK a tiré toutes ses balles et épuisé toutes ses cartouches 

Le massacre des 10, 11 et 12 juillet 2020 consacre définitivement le divorce entre IBK et le Peuple Malien :

Après avoir ordonné à la FORSAT et aux forces de maintien de l’ordre de tirer à balles réelles sur des manifestants aux mains nues, IBK est désormais responsable devant ALLAH (SWT), devant le Peuple Malien, l’Afrique et le Monde entier du massacre des 10, 11, 12 juillet 2020.

Le crime de ces manifestants étant d’avoir exercé leur droit à la « désobeissance civile ».

Sa responsabilité politique et morale est indubitablement établie. Dans nul pays au monde, les forces de maintien de l’ordre ne peuvent tirer à balles réelles sur des manifestants aux mains nues sans avoir reçu expressément l’ordre de tirer sur la foule.

Lorsqu’on envoie les Forces anti-terroristes (FORSAT) pourchasser les manifestants dans les rues de Bamako, il n’y a aucun doute qu’il s’agissait-là, dans le cadre d’une opération, savamment préparée, préméditée, de donner la mort afin de briser la dynamique politique enclenchée par le M5-RFP depuis le 05 juin 2020.

Le massacre des 10, 11 et 12 juillet 2020 a bel et bien été planifié avec pour objectif de jeter l’effroi dans le cœur des manifestants, de briser leur ardeur combattive afin d’arrêter le mouvement de contestation qui ébranle le régime d’IBK-un pseudo-démocrate-, prisonnier de son clan familial et des groupes maffieux qui l’ont pris en otage et dont il est la marionnette consentante.

Le pouvoir d’IBK a usé de la violence létale contre les manifestants aux mains nues.

De ce fait, il a désigné le Peuple Malien comme étant son ennemi. Rien n’effacera cette infamie qui restera gravée à jamais dans l’histoire du Mali.

Il n’y a aucune justification acceptable à l’utilisation d’armes de guerre contre des manifestants qu’ils soient des voyous, des éléments incontrôlés, des vandales, des « démolisseurs ».

Ceux-ci peuvent être dispersés, arrêtés sans que l’on ne leur tire dessus à balles réelles. Ils sont des Maliens parmi d’autres. Sont-ils plus délinquants que ceux qui surfacturent les marchés de fourniture et d’équipement des forces armées, qui achètent des hélicoptères d’occasion « cloués au sol », qui célèbrent leur anniversaire en sablant le champagne en compagnie de Faly Ipupa invité pour animer la soirée à coups de plusieurs milliers d’euros ?

A travers le massacre des 10, 11 et 12 juillet 2020, IBK s’est dépouillé lui-même des attributs de la  légalité et de la légitimité que lui confère la Constitution du 25 février 1992.

Aveuglé par son désir irrépressible de rester au pouvoir, IBK s’enfonce désormais dans l’ingouvernabilité en ne comprenant pas qu’il ne gouverne plus depuis plus d’un mois et demi, que le pouvoir auquel il s’accroche lui échappe à chaque seconde qui passe et qu’il est assis sur un trône au pied vermoulu. Le compte à rebours pour la sortie est irrémédiablement enclenché.

En infiltrant les manifestants selon des méthodes policières bien connues, en lançant des badauds dans les rues de Bamako pour commettre des actes de pillages, vandaliser les biens publics et privés, en faisant mitrailler la Mosquée de l’Imam Mahmoud Dicko afin de justifier l’usage de la force létale contre les « casseurs », les « pillards » et discréditer l’image du M5-RFP, les commanditaires du massacre des 10, 11 et 12 juillet 2020 ont ratés leur objectif ; car, l’usage des balles réelles contre des manifestants aux mains nues a définitivement terni l’image du pouvoir en place. Le piège du régime s’est refermé sur lui-même.

Que le Premier ministre Boubou Cissé, qui ignore qui a donné l’ordre de déployer les Forces de la Mort dans les rues de Bamako, se rassure, les commanditaires des massacres des 10, 11 et 12 juillet 2020 seront démasqués et répondront de leurs actes devant la justice.

Le Mali n’oubliera jamais ces jeunes manifestants qui sont morts pour que triomphent la Justice, la Liberté et une Démocratie véritable au service de tous les Citoyens maliens. Leur nom figurera en lettres d’or dans le Panthéon des Martyrs tandis que leurs assassins répondront de leurs actes devant le Tribunal de l’Histoire à l’instar des criminels nazis qui ont été jugés par le Tribunal de Nuremberg afin que plus jamais les crimes odieux qu’ils ont perpétrés ne se répètent dans aucune contrée de la Terre.

Le discours de la honte et une dissolution qui escamote le fonds du problème :

Dans la nuit du 11 au 12 juillet 2020, IBK s’est adressé à nouveau aux Maliens à une heure insolite !

Peut-être qu’il s’agit-là d’une recommandation de ses conseillers occultes et autres féticheurs, charlatans, qui grenouillent auprès des divers pouvoirs africains.

Après s’être enfermé dans une voie sans issue, opposé une fin de non-recevoir à toutes les sollicitations et propositions de sortie de crise, y compris, la proposition « minimaliste » de la CEDEAO, et après avoir laissé massacrer les manifestants aux mains nues, IBK a décidé d’abroger les décrets de nomination des membres restants de la Cour constitutionnelle. Comme d’habitude, IBK ignore superbement la loi car il n’a pas le pouvoir constitutionnel de prendre une telle décision.

De plus, IBK n’a pas compris que la Cour constitutionnelle ne constitue pas le fonds du problème.

La Cour constitutionnelle n’a été que le révélateur et le déclencheur du mouvement de contestation qui touche tout le système politique malien qui est laminé par une mal-gouvernance structurelle, une mal-administration endémique et une corruption congénitale.

La Cour constitutionnelle est coupable ; mais elle n’est pas responsable.

C’est le donneur d’ordre, c’est-à-dire celui à qui profite le crime qui est responsable et qui est comptable devant le Peuple Malien : à savoir : IBK lui-même.

Le hold-up électoral opéré –en toute conscience- par la Cour constitutionnelle a donné à IBK une « majorité relative » au sein de l’Assemblée nationale qu’il escompte conserver pour les trois années à venir.

Le remembrement de la Cour constitutionnelle est une fausse solution car les Autorités de nomination de cette juridiction demeurent les mêmes, c’est-à-dire : IBK lui-même (3personnes), le président non-élu de l’Assemblée nationale, Moussa Tembiné (3 personnes) ; le Conseil supérieur de la Magistrature présidé par le Chef de l’État (3 personnes).

D’office, il y a une majorité captive favorable au régime (6 juges) lorsqu’on ajoute les personnes nommées par le Chef de l’État et le Président de l’Assemblée nationale. Une telle Cour ne pourra jamais trancher une affaire en toute objectivité, surtout, lorsqu’il s’agira d’invalider l’élection du Président de l’Assemblée nationale et d’enlever au Parti majoritaire d’IBK, le RPM, les dix députés qui lui ont été indûment attribué par l’ancienne Cour constitutionnelle sur les instructions expresses des bénéficiaires d’une telle forfaiture.

IBK, victime de ses propres méthodes :

IBK ne prend jamais une décision à temps. Il aime jouer la montre et gagner du temps afin de tenter de diviser ses opposants en les appâtant avec des postes ministériels et autres avantages matériels… IBK possède une montre mais il ne sait pas lire convenablement l’heure ; car le temps lui est désormais irrémédiablement défavorable.

Les décisions d’IBK sont quasiment toutes mauvaises, car elles ne procèdent jamais d’une froide analyse de la situation à laquelle il est confronté.

IBK personnalise tous les problèmes genre : « ce sont des hassidis, ils veulent ma place ; je ne laisserai pas le pouvoir pour que le fils de quelqu’un d’autre le prenne… ».

IBK est toujours dans la réaction.  Il ne sait pas construire une réponse rationnelle. Comme disent les marxistes, il ne sait pas effectuer une analyse concrète d’une situation concrète. Dépourvu de vision stratégique, il s’avère être un piètre tacticien ; car la tactique sans la stratégie est vouée immanquablement à l’échec.

IBK use de la ruse pour appâter ses interlocuteurs. Il sait faire croire ou faire semblant ou user de la litote pour demeurer ambigu dans ses propos.

Une séance de travail avec IBK, c’est surtout une conversation mondaine ennuyeuse au cours de laquelle il étale son goût pour le français classique sans jamais aborder le vif du sujet qui est sur table.

Tel un politicien classique, type Troisième République Française, il se révèle être un marchand de sable pour lequel les promesses n’engagent que ceux qui y croient !

Tel Scapin, IBK use également de la fourberie en promettant aux députés spoliés par la Cour constitutionnelle, qu’il a reçu récemment, une nomination « virtuelle », dans un Sénat « virtuel » et une Constitution « virtuelle » qui n’existe pas puisque n’ayant ni été votée par aucune Assemblée nationale, ni validée par aucun référendum populaire.

IBK est également prompt à renier ses engagements lorsque les circonstances lui deviennent favorables. A son avis, cela est tout simplement l’art de la politique !

Aujourd’hui, il propose la mise en place d’un gouvernement de large ouverture pour appâter ses opposants comme si ceux-ci ne connaissaient pas sa pratique politique.

Les méthodes d’IBK sont désormais obsolètes. Il est le seul à ne pas s’en rendre compte !

IBK se trouve en porte-à-faux avec toutes les valeurs fondamentales de la société malienne : il a perdu la confiance (Danaya) des Citoyens ; il ne tient jamais sa Parole (Koumakan) ; il n’honore jamais ses engagements (Lahidoukan) ; il a oublié son serment (Kalikan), sa profession de foi vis-à-vis des Maliens (le Mali d’abord, le Bonheur des Maliens).

Le recours politicien aux leaders religieux pour combattre le M5-RFP :

Parce que l’Imam Mahmoud Dicko est membre du M5-RFP, le régime s’est empressé de recruter Ousmane Chérif Madani Haïdara et le Cardinal Zerbo et d’autres religieux prompts à vendre leurs services contre espèces sonnantes et trébuchantes.

Or, il s’agit-là d’une analyse superficielle de croire que les religieux peuvent trouver des solutions aux problèmes que les politiques sont incapables de résoudre.

Les religieux ont, certes, une très forte capacité de mobilisation ; ils peuvent jouer un rôle décisif lors de l’élection présidentielle en soutenant tel ou tel candidat comme ce fût le cas en 2013 ; mais ils n’ont ni les ressources intellectuelles, ni la capacité et l’expérience managériales requises pour gérer l’appareil d’Etat.

Dans la phase actuelle de décomposition avancée du régime en place, leur médiation demeurera tout simplement un coup d’épée dans l’eau.

Nombre d’entre eux empocheront beaucoup d’argent, comme d’habitude, en souhaitant que la crise perdure pour accroître leur pactole. En vérité, les religieux font partie intégrante de la crise actuelle.

Leur irruption sur le devant de la scène publique n’est que la conséquence du discrédit frappant désormais les politiques qui ont utilisé l’appareil d’Etat à des fins d’enrichissement personnel après l’instauration du pluralisme politique en 1991.

Baignant dans le milieu ambiant, les leaders religieux se sont érigés en médiateurs sociaux pour le règlement des conflits découlant de la vie courante.

Fins psychologues, ils connaissent parfaitement le désarroi des populations, leur attachement aux valeurs sociétales provenant du vécu historique du Mali.

Ils sont aujourd’hui, les premiers interlocuteurs des citoyens. Ils jouent un rôle d’aiguillon social. Cette proximité avec les citoyens a fini par conférer aux religieux un rôle d’intermédiation entre le politique et le religieux.

Malheureusement, dans la plupart des cas, les religieux ont profité de leur position d’intermédiation pour maximiser leurs gains personnels.

Comprendre la nature de la lame de fonds qui traverse le pays :

Assailli par les aspérités du quotidien, prompts à accepter sans discernement les analyses superficielles, beaucoup de commentateurs ne comprennent pas véritablement ce qui est en cours actuellement dans le pays.

Pour la plupart d’entre eux, il s’agit tout simplement d’une éruption volcanique éphémère qui se tassera dès que les premières laves sortiront du cratère.

Or, nous sommes en phase d’une véritable lame de fonds qui vient du plus profond du pays.

Or, il s’agit REELLEMENT d’une rupture épistémologique, d’une cassure irrémédiable entre le Mali profond et la classe dirigeante. La crise actuelle ne peut pas être résorbée par des méthodes classiques car on est en présence d’un changement de Temps Historique. On est à la veille d’une Véritable Révolution dans la mesure où le Peuple ne veut plus et n’acceptera plus d’être gouverné comme avant et que les dirigeants ne peuvent plus et ne pourront plus gouverner comme avant.

La crise actuelle est la résultante d’une longue maturation historique prenant sa source en 1968 après le coup d’État militaire qui a renversé le régime nationaliste du Président Modibo Keita.

Les décades 1970 et 1980 ont été marquées par l’oblitération du mouvement d’émancipation politique, économique, sociale et culturelle qui avait abouti aux indépendances africaines au cours des décennies 1950 et 1960.

De décennie en décennie, l’Afrique a été entrelacé dans une foultitude d’institutions internationales au sein desquelles sa souveraineté a été mise entre parenthèse avec la complicité et le consentement de dirigeants fantoches.

Accablée par toutes sortes de mécanismes d’asservissement dans une mondialisation conçue en dehors d’elle et dirigée contre elle, l’Afrique s’est appauvrie, a sombré entre les mains de dirigeants sans foi ni loi qui ont exercé –comme durant la colonisation- la violence d’État contre les Peuples.

Au Mali, la crise globale affectant le Continent s’est approfondie et a donné lieu à des éruptions volcaniques de temps à autre sans qu’elle n’ait été jamais examinée en profondeur de sorte qu’on se trouve aujourd’hui devant une situation inédite marquée par la Révolte des Masses et l’Impuissance des politiques à y apporter la solution appropriée.

Un rafistolage de solutions à la crise actuelle ne fera donc qu’enfoncer plus profondément le Mali dans l’abîme dans lequel il se trouve déjà et compliquer davantage la recherche d’une solution rationnelle acceptable par l’immense majorité du Peuple malien.

Désormais, le Mali se trouve à un tournant majeur de son devenir historique.

Il est entré de plain-pied dans une Transition historique : un Monde ancien est en train de s’écrouler pour donner naissance à un Monde nouveau.

Cette histoire nouvelle sera le fruit de l’imagination créatrice du Peuple Malien qui forgera par lui-même, pour lui-même, les solutions aux problèmes du Mali.

Nul ne pourra entraver cette volonté irrésistible des Maliens à forger une nouvelle destinée pour le Mali.

Séga DIARRAH

Président de BI-TON

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