Connect with us

Francais

En Thaïlande, « Yok », l’adolescente rebelle, symbole des abus de la loi de lèse-majesté En Thaïlande, « Yok », l’adolescente rebelle, symbole des excès de la loi de lèse-majesté

[ad_1]

« Yok » (à gauche) et sa tutrice, Netiporn Sanehsankhom « Boong », elle-même militante antimonarchiste inculpée de lèse-majesté, chez cette dernière, à Bangkok, le 27 juin 2023.

Ex-plus jeune détenue pour lèse-majesté de Thailande – elle avait 15 ans lors de son placement en maison de correction fin mars –, Thanalop, alias « Yok », n’est pas du genre à s’en laisser conter. Elle n’a jamais exprimé le moindre remords pour le délit dont elle est accusée, elle s’est même assise dos au juge durant son audition : elle a refusé de céder aux exigences de son lycée, un établissement public prestigieux de Bangkok, qui a tenté de la désinscrire après la rentrée scolaire de mai.

Non seulement Yok a escaladé à trois reprises le portail au milieu du mois de juin pour venir s’imposer en cours, mais aussi elle a surenchéri à sa manière, se teignant les cheveux en rose et abandonnant l’uniforme obligatoire, ce qui a fait d’elle l’égérie des mouvements de lycéens contre les contraintes vestimentaires. « J’ai une personnalité qui n’accepte pas le pouvoir autoritaire », nous disait-elle, fin juin, vêtue d’un sweat-shirt mauve « Alice au pays des merveilles » (en anglais), dans le studio de la banlieue de Bangkok où l’a accueillie sa tutrice, la militante antimonarchiste Netiporn Sanehsankhom « Boong », 27 ans, en l’absence de ses parents. Ces derniers ont coupé tout contact avec leur fille, par crainte des retombées de la loi de lèse-majesté.

Carcan militaire

La détention de Yok pendant cinquante et un jours, donc à cheval sur la campagne électorale et les élections du 14 mai, a symbolisé jusqu’à l’absurde les excès des ultraroyalistes, qui enchaînent les plaintes au nom de cette loi fourre-tout. Mais les ennuis que rencontre la lycéenne interviennent alors que les milieux les plus conservateurs cherchent le moyen de faire dérailler l’arrivée au pouvoir des vainqueurs du scrutin de mai, en l’occurrence le parti Aller de l’avant (Move Forward Party, MFP) et ses partenaires de coalition.

Porteur des espoirs d’une jeunesse lasse du carcan militaro-monarchique, seul parti à avoir proposé durant la campagne d’adoucir la très sévère loi de lèse-majesté – plus de 240 personnes ont été condamnées ou inculpées à ce titre depuis novembre 2020, parmi lesquelles les leaders historiques du MFP –, le MFP n’a pas encore levé, tant s’en faut, tous les obstacles à son accession au pouvoir. Après la tenue, le 3 juillet, de la première session du Parlement issu des élections, la candidature de Pita Limjaroenrat, dit « Pita », chef de Move Forward, au poste de premier ministre, sera soumise, au plus tôt le 13 juillet, au vote des 500 députés nouvellement élus, en même temps qu’à celui des 250 sénateurs nommés par l’ex-junte militaire. Son élection dépendra du ralliement de suffisamment de sénateurs conservateurs à la nouvelle coalition menée par le MFP mais aussi de l’issue de plusieurs procédures pour disqualification intentées contre lui – dont l’une pour avoir « proposé de réformer la loi de lèse-majesté », un motif présumé de… lèse-majesté. Le cas échéant, un autre candidat sera proposé par une coalition alternative.

Il vous reste 60.11% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

[ad_2]

Continue Reading
Advertisement
Click to comment

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Copyright © 2019 - Le Collectif BI-TON