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En confrontation avec l’Ukraine, la Russie jongle entre l’Iran et les Émirats arabes unis

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Le président émirati, Mohammed Ben Zayed, et le président russe, Vladimir Poutine, à Saint-Pétersbourg, le 11 octobre 2022.

Bien peu de gens pourraient localiser sur la carte du Moyen-Orient les trois îles d’Abou Moussa, de la Grande Tomb et de la Petite Tomb. Elles sont néanmoins au centre d’un bras de fer diplomatique entre l’Iran et les Emirats arabes unis, qui en revendiquent la souveraineté depuis 1971. Cette année-là, le Shah d’Iran avait ordonné à son armée d’occuper ces trois îles, stratégiquement situées à l’entrée du golfe Persique. Un tel coup de force était intervenu deux jours avant la proclamation de l’indépendance des Emirats, jusque-là sous protectorat britannique.

Une fois le Shah renversé, en 1979, par l’ayatollah Khomeyni, la République islamique d’Iran accentue sa mainmise sur les trois îles, fortifiées militairement, avec présence de l’armée et des gardiens de la révolution. Mais les Emirats arabes unis n’ont pas cessé de défendre leurs droits sur ces trois îles, recevant récemment le soutien inespéré de la Russie, pourtant très dépendante des drones iraniens dans son agression contre l’Ukraine.

Le délicat équilibre du Kremlin

En juillet, Moscou a accueilli un « dialogue stratégique » avec le Conseil de coopération du Golfe, à l’issue duquel la Russie a repris à son compte « l’initiative des Emirats arabes unis et ses efforts pour parvenir à une solution pacifique » du contentieux sur Abou Moussa, la Grande et la Petite Tomb. La République islamique a exprimé publiquement son irritation de voir ainsi contestée la souveraineté de l’Iran sur ces trois îles. L’ambassadeur russe à Téhéran a été convoqué par les Affaires étrangères qui ont souhaité voir Moscou « corriger sa position ». La thèse iranienne d’une souveraineté « éternelle » sur Abou Moussa, la Grande et la Petite Tomb exclut en effet toute forme de pourparlers à ce sujet avec les Emirats arabes unis, ce qui rend l’évolution russe d’autant plus inquiétante pour Téhéran.

Il peut paraître surprenant que Vladimir Poutine fragilise ainsi « l’alliance » qui, selon Volodymyr Zelensky, unit désormais Moscou et Téhéran, les drones iraniens étant devenus, depuis l’automne 2022, une composante essentielle de l’agression russe contre l’Ukraine. Alors que les dernières semaines ont vu une intensification des frappes russes contre les cibles civiles en Ukraine, les drones iraniens de type Shahed (« martyr » en persan), plus précis que les missiles russes, ont une fois encore semé la désolation. Ce fut particulièrement le cas à la frontière de la Roumanie, où des dizaines de milliers de tonnes de céréales ont été endommagées, à une très faible distance du territoire d’un Etat membre de l’OTAN. Outre les centaines de drones « kamikazes » déjà livrés par l’Iran, la République islamique envisage de transférer la production de Shahed sur le territoire russe.

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