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“Des paroles honteuses” envers son ancien collaborateur Jérôme Poirot, une “faute terrible” pour Julien Bayou.

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Nicolas Sarkozy, qui plaide dans Le Figaro pour une Ukraine « neutre » et un référendum afin d’« entériner » l’annexion de la Crimée, commet « une faute terrible » et « doit être considéré comme un influenceur russe », a affirmé jeudi 17 août le député écologiste Julien Bayou. L’entretien fleuve de l’ancien chef de l’Etat, en amont de la parution d’un nouveau tome de ses Mémoires, est « lunaire » et « choquant », selon M. Bayou, qui a estimé sur LCI qu’« un ancien président ne devrait pas dire ça ».

Lire aussi : Nicolas Sarkozy appelle à « trouver une voie de sortie » à la guerre en Ukraine en discutant avec la Russie

« On le comprend mieux quand on sait qu’il est acheté par les Russes », a ajouté l’ancien secrétaire national d’Europe Ecologie-Les Verts, rappelant à plusieurs reprises les liens entre M. Sarkozy et une société d’assurance russe, objet depuis 2021 d’une enquête du Parquet national financier pour possibles « trafic d’influence » et « blanchiment de crime ou délit ». En prenant « le contrepied de la position française sur l’annexion de la Crimée » et en « balay[ant] les crimes de guerre dont sont accusés les Russes et [Vladimir] Poutine », l’ex-président commet « une faute terrible », a insisté M. Bayou.

Pour le député écologiste, M. Sarkozy « ne doit plus être considéré comme un ancien président de la République mais comme un influenceur russe », au même titre que son ancien premier ministre François Fillon, qui a pour sa part été rémunéré par de grands groupes russes de l’énergie. « Ce n’est pas n’importe qui, pas des consultants free-lance », a relevé M. Bayou, évoquant également les liens entre Moscou et Marine Le Pen – qui a bénéficié d’un prêt d’une banque tchéco-russe – et dénonçant une « emprise des élites par la Russie, qui est un poison pour notre démocratie ».

Nicolas Sarkozy a livré au quotidien son analyse du conflit en Ukraine, qui ne pourra se régler, selon lui, que par « la diplomatie, la discussion ». A propos de la Crimée, « dont une majorité de la population s’est toujours sentie russe », analyse M. Sarkozy, « tout retour en arrière est illusoire ». Même si l’ancien président concède que l’annexion de la Crimée en 2014 constitue « une violation évidente du droit international », la seule issue serait un référendum « organisé sous le contrôle strict de la communauté internationale (…) pour entériner l’état de fait actuel », c’est-à-dire le rattachement de la Crimée à la Fédération de Russie. La même voie serait à explorer pour les « territoires disputés de l’est et du sud de l’Ukraine ».

Quant à l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne ou à l’OTAN, après la fin du conflit, l’ancien chef de l’Etat l’exclut. Pour lui, l’Ukraine devrait être « neutre », car elle a « vocation de pont entre l’Europe et la Russie ». « Demander à l’Ukraine de choisir entre ces deux entités me paraît contraire à l’histoire et la géographie de cette région si complexe », dit aussi M. Sarkozy.

« Indigne d’un ancien président de la République »

Les déclarations de l’ex-chef d’Etat ont par ailleurs fait réagir son ancien collaborateur Jérôme Poirot, qui fut son conseiller à Bercy, puis adjoint de son coordonnateur du renseignement à l’Elysée et qui a fustigé des « propos honteux », toujours sur LCI. M. Sarkozy « n’a aucun recul sur ce qui s’est passé » ni « sur ce qu’il a fait » durant son mandat, a-t-il observé, soulignant que son intervention en 2008 contre les adhésions à l’OTAN de l’Ukraine et de la Géorgie n’avait pas empêché la Russie d’envahir ce pays du Caucase, quelques mois plus tard.

Quand l’ancien président explique qu’il a eu raison parce qu’il « connaissai[t] les lignes rouges de [Vladimir] Poutine, mais on tombe de sa chaise », M. Poirot s’interroge : « Quelles étaient les lignes rouges du président Sarkozy ? Quelle était la vision qu’il avait de la sécurité de la France ? (…) Simplement satisfaire les desiderata de Vladimir Poutine ? » Quant à « l’argent perçu venant d’intérêts russes » – 3 millions d’euros pour son contrat avec l’assureur, mais aussi 300 000 euros pour une conférence fin 2018 – « c’est indigne d’un ancien président de la République », a jugé M. Poirot.

Parmi les élus du camp présidentiel, seule la députée des Yvelines Natalia Pouzyreff (Renaissance) avait commenté publiquement les propos de M. Sarkozy, jeudi midi. Selon Mme Pouzyreff, l’option de « discuter avec [Vladimir] Poutine », c’est « non », considérant qu’« en envahissant son voisin le 24 février 2022, le chef du Kremlin a tout simplement commis l’irréparable », a-t-elle affirmé sur X (Twitter).

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