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Une controverse agite depuis plusieurs décennies les paléontologues : l’extinction massive de la mégafaune à la fin de l’époque géologique du pléistocène, il y a 13 000 ans, où près de 70 % des espèces de grands mammifères ont disparu, a-t-elle été causée par l’activité humaine ou par la variation du climat ? A cette épineuse question, une étude publiée jeudi 17 août dans Science offre une réponse en demi-teinte.
Comme le notent les auteurs de l’article, la Californie a connu dès 17 000 ans avant notre ère une augmentation de ses températures, qui a provoqué sécheresse et aridité. Dans ce climat instable, l’activité humaine a toutefois favorisé l’apparition de nombreux feux de forêts qui ont profondément bouleversé l’écosystème local. Pour mener cette recherche, les restes de 172 spécimens de huit espèces différentes, allant du bison antiquus aux paresseux géants, ont été étudiés sur le gisement de fossiles de Rancho La Bréa, en Californie du Sud.
En quelques millénaires, le climat de la Californie du Sud a connu de fortes variations. La température à la surface de l’eau a enregistré des hausses de 7 °C à 8 °C entre 17 000 et 12 900 ans avant notre ère, tandis que l’air ambiant a vu sa température grimper de 5,6 °C entre 14 000 et 13 000 avant notre ère. Ce phénomène a provoqué une sécheresse dans la région, que les chercheurs attribuent à une augmentation de l’évapotranspiration.
Environnement instable
Ces bouleversements modifient donc profondément l’écosystème. Les chênes et genévriers qui peuplaient la région font place à un paysage plus herbacé et sec. En somme, la faune s’adapte à cette nouvelle écologie du lieu : les chercheurs relèvent une légère augmentation de la présence de pins et de buissons, plus résistants aux températures arides.
Ces changements climatiques conduisent à un point de bascule : jusqu’alors progressifs, ces fluctuations augmentent brusquement entre 13 200 et 12 900 ans avant notre ère. Les feux s’intensifient alors, à tel point qu’une accumulation de charbons de bois, prélevés dans des sédiments, est constatée. Sa présence est multipliée par trente en quelques centaines d’années. Cette prolifération des feux n’est pas extérieure à la présence humaine dans la zone. Prenez l’exemple de la chasse d’herbivores qui conduit à une accumulation de nombreux combustibles végétaux inflammables puisque moins d’animaux se nourrissent de ces plantes. « Le changement du climat pourrait donc avoir […] poussé l’écosystème vers un état écologique où les activités humaines peuvent déclencher des incendies de grande ampleur », fait ainsi savoir l’étude.
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