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“Ce n’est ni l’armée ni la colo” (French)

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Le soleil tape déjà en ce début de matinée du 11 juillet quand la centaine de jeunes filles et garçons en uniforme – pantalon bleu marine, polos blancs et casquette siglés « SNU [service national universel]-jeunesse engagée » – prend place en rangs tout autour d’un terrain de sport du lycée agricole de Douai (Nord), transformé depuis le 5 juillet en « carré de cérémonie ». Ils ont entre 15 et 17 ans, viennent en grande majorité d’Ile-de-France et ne se connaissaient pas avant d’arriver. Pendant douze jours, ils vivent ensemble vingt-quatre heures sur vingt-quatre dans un site immense et verdoyant pour ce « séjour de cohésion », moment phare du service national universel pour lequel ces adolescents se sont portés volontaires.

Il est 7 h 50 et ils le savent désormais, ils n’ont pas intérêt à être en retard pour la levée des couleurs qui commence à 8 heures tapantes. Le silence se fait avant qu’une bande-son donne le départ de la levée du drapeau français, hissé par deux volontaires sur un mât fabriqué pour l’occasion. Tous entonnent ensuite en chœur La Marseillaise.

Cette formation à la citoyenneté d’un nouveau genre, qui se déploie non sans débat et polémique depuis 2019 alors que l’idée de la rendre obligatoire a longtemps plané, s’inspire de certains codes de l’armée sans être un service militaire. Les cent adolescents ont été répartis en deux compagnies, elles-mêmes divisées en maisonnées. Mais pas de garde-à-vous ni de marche au pas… Alors que cette cohorte doit participer aux cérémonies du 14-Juillet à Douai, il ne faut surtout pas dire que les jeunes défilent, ils « déambulent ».

Cérémonie de levée des couleurs, à Douai (Nord), le 11 juillet 2023. La gourde est obligatoire en raison de la forte chaleur.

« On a pris cher »

L’uniforme ou la levée des couleurs ne posent pas question aux jeunes volontaires qui savaient dans quoi ils se lançaient. « On se sent Français, on comprend qu’on appartient à une nation », réagit Sawsane Ben Bihi, adolescente originaire de Gennevilliers (Hauts-de-Seine). « Avant ce séjour, je n’étais pas totalement au point sur les paroles de La Marseillaise », reconnaît-elle. Matthieu Develet, élu « chef de compagnie » et originaire de Paris, avait envie de participer au SNU pour « vivre une expérience citoyenne » et « voir les valeurs de la République autrement, de manière plus concrète et plus engagée ».

A l’instar de Matthieu Develet et Sawsane Ben Bihi, les motivations des volontaires sont multiples. Il y a ceux qui sont attirés par les métiers en uniforme, ceux qui espèrent valoriser cet engagement pour Parcoursup, ceux qui attendent « une expérience sportive » ou ceux qui sont « forcés par leurs parents » et qui « préféreraient être la plage ». Pour tous, ce séjour, qui coûte en moyenne 2 000 euros par personne à l’Etat, est gratuit.

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