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Bastien Vivès, les ambivalences d’un génie de la bande dessinée

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Un coup de crayon peut-il s’avérer prophétique ? Accroché sur un mur de la galerie Manjari & Partners, dans le 11e arrondissement de Paris, un dessin de petite taille attire l’œil du visiteur. Engoncé dans une veste, chaussures trop grandes aux pieds, un clown à la moue triste, recroquevillé, tient un carnet de croquis à la main. A ses côtés, une elfe évanescente, dotée de seins énormes, semble s’apitoyer.

Colorisé à l’aquarelle, l’autoportrait ne saurait mieux figurer l’état d’esprit de Bastien Vivès, huit mois après la tempête qui s’est abattue sur lui, en amont du Festival international de la bande dessinée (FIBD) d’Angoulême. N’était un détail : le dessin est antérieur à l’affaire Vivès. Il a même été conçu pour faire partie de la fameuse carte blanche que le festival avait prévu de confier au dessinateur.

Pour sa 50e édition, fin janvier, Angoulême projetait de célébrer l’un de ses enfants chéris. A 38 ans, Bastien Vivès, ex-talent précoce, semblait cocher toutes les cases. Lauréat du Prix révélation en 2009 avec Le Goût du chlore (Casterman), bluette amoureuse se déroulant dans une piscine, il est devenu l’un des bédéistes les plus cotés et prolifiques de sa génération. Une tête d’affiche comme le neuvième art en compte peu. L’annonce, fin novembre 2022, d’une exposition consacrée à son travail relevait plus de la consécration que de la surprise. Mais rien ne s’est passé comme prévu.

Polémique et pétitions

Outrés qu’on lui offre un tel piédestal, ses ­détracteurs ont ressorti des cartons trois anciens albums qu’ils estimaient « pédopornographiques »Les Melons de la colère (Les Requins marteaux, 2011), La Décharge mentale (Les Requins marteaux, 2018) et Petit Paul (Glénat, 2018). Ils se sont indignés, aussi, de ses insultes menaçantes, cinq ans plus tôt, visant la dessinatrice féministe Emma. Sans oublier certains propos tenus par le passé, sur des forums ou lors d’interviews, faisant, selon eux, l’apologie de l’inceste et banalisant la pédocriminalité.

Après deux semaines de polémique et de pétitions sur les réseaux sociaux qui demandaient l’annulation de la carte blanche donnée à Bastien Vivès – l’une d’entre elles a réuni 110 000 signatures –, mais aussi de menaces de mort à l’encontre du dessinateur, la direction du FIBD a opté, le 14 décembre 2022, pour une déprogrammation inédite dans l’histoire du principal festival européen de bande ­dessinée. Cette humiliation, Bastien Vivès ne l’avait pas anticipée.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Bastien Vivès au cœur d’une polémique sur son exposition prévue au festival de BD d’Angoulême

Avant ce mois de juin, le dessin du clown triste n’avait donc pas été exposé au public. Sa présence chez Manjari & Partners n’est pas un hasard. L’espace appartient à Jean-Marie et Marie-Laure Vivès, les parents du dessinateur.

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