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Au Niger, le régime militaire envisage de poursuivre le président Bazoum pour « haute trahison »

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Le général Abdourahmane Tiani (à droite), au pouvoir au Niger après le coup d’État, à Niamey, le 28 juillet 2023. STRINGER / REUTERS
Le sort du président nigérien renversé Mohamed Bazoum semble plus sombre que jamais. Les auteurs du coup d’État au Niger ont annoncé, dimanche 13 août en soirée, leur intention de le poursuivre notamment pour “haute trahison”. “Le gouvernement nigérien a réuni à ce jour” les “preuves pour poursuivre devant les instances nationales et internationales compétentes le président déchu et ses complices locaux et étrangers, pour haute trahison et atteinte à la sûreté intérieure et extérieure du Niger”, a déclaré le colonel major Amadou Abdramane, un des membres du régime, dans un communiqué lu à la télévision nationale. Le gouvernement appuie ses accusations sur des “échanges” de M. Bazoum avec des “nationaux”, des “chefs d’État étrangers”, et des “responsables d’organisations internationales”.
Visite régulière du médecin du président
A propos du président déchu, le régime a appelé à “s’interroger sur la sincérité de sa prétention à soutenir qu’il est séquestré, alors même que les militaires n’ont jamais investi sa résidence présidentielle et qu’il dispose encore de tous les moyens de communication”. Les militaires assurent que M. Bazoum “reçoit régulièrement la visite de son médecin”. “Après cette visite, le médecin n’a soulevé aucun problème quant à l’état de santé du président déchu et des membres de sa famille”, ont-ils ajouté. Selon un conseiller du président renversé, une consultation a eu lieu samedi. M. Bazoum, retenu dans sa résidence présidentielle depuis le jour du coup d’État avec son fils et sa femme, avait déclaré dans plusieurs médias être un “otage”, puis privé d’électricité et contraint de ne manger que du riz et des pâtes.
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En outre, le régime militaire a dénoncé “les sanctions illégales, inhumaines et humiliantes de la Cedeao [Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest]”, prises lors d’un sommet de l’organisation le 30 juillet. Les États ouest-africains ont annoncé entre autres la suspension des transactions financières et commerciales avec le Niger. Ces sanctions “vont jusqu’à priver le pays de produits pharmaceutiques, de denrées alimentaires” et de “fourniture en courant électrique”, ont déploré les militaires dans leur communiqué. Ils précisent que “toutes les dispositions urgentes sont en train d’être prises pour atténuer au maximum l’impact des sanctions”.
Concertant les personnes proches du régime déchu arrêtées depuis le coup d’État, les militaires ajoutent qu’ils “réaffirment leur ferme volonté de respecter (…) les engagements du Niger en matière de droits de l’homme”.
Coup d’État justifié par une “menace imminente”
Le 30 juillet, soit quatre jours après le renversement du régime, les dirigeants de la Cedeao avaient décidé de sanctionner financièrement le Niger et avaient fixé un ultimatum de sept jours aux militaires pour rétablir l’ordre constitutionnel, menaçant d’un possible recours à la force en dernier ressort. Jeudi, lors d’un nouveau sommet, les dirigeants ont réaffirmé privilégier la voie diplomatique pour rétablir le président Mohamed Bazoum dans ses fonctions, tout en ordonnant une mobilisation et un déploiement de la “force en attente” de la Cedeao.
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Selon le général Abdourahamane Tiani, au pouvoir après le coup d’État du 26 juillet, cité dans le communiqué d’une délégation de religieux nigérians en visite à Niamey ce week-end, les militaires ont renversé le président Bazoum “en raison d’une menace imminente qui aurait affecté non seulement la République du Niger, mais aussi le Nigeria”. Deux jours après le coup d’État, le général Tiani avait justifié l’action de l’armée par “la dégradation sécuritaire” dans le pays miné par la violence de groupes djihadistes. Dimanche, six soldats nigériens et dix “terroristes” ont été tués dans des combats à une vingtaine de kilomètres de la ville de Sanam, dans l’ouest du pays, d’après un bilan provisoire présenté par le Haut commandement de la garde nationale. Selon la délégation religieuse, la junte s’est dite ouverte à une résolution diplomatique de la crise. Le général Tiani “a déclaré que sa porte était ouverte pour explorer la voie de la diplomatie et de la paix afin de résoudre” la crise, a affirmé dans un communiqué le Sheikh Bala Lau à la tête de cette mission de médiation, menée avec l’accord du président du Nigeria Bola Tinubu, également président en exercice de la Cedeao. La médiation religieuse a annoncé rencontrer le président Bola Tinubu pour lui rapporter la teneur de leur discussion, mais le communiqué a été publié avant l’annonce des militaires au pouvoir de poursuivre le président déchu Bazoum.
Un gouvernement nommé par les militaires
Selon le texte, le général Tiani, lors de leur entretien, “s’est (…) excusé de ne pas avoir accordé l’attention nécessaire à l’équipe envoyée par le président Tinubu et dirigée par l’ancien chef d’État, le général Abdulsalami Abubakar”. Le 3 août, une délégation de la Cedeao menée par le général Abubakar avait atterri à Niamey, mais en était repartie au bout de quelques heures seulement sans avoir pu rencontrer le nouvel homme fort du pays, le général Tiani.
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Mardi dernier, une autre délégation, cette fois composée d’envoyés de la Cedeao, de l’Union africaine et des Nations unies n’avait pu se rendre à Niamey, le régime invoquant des raisons de sécurité. Selon le communiqué de la médiation religieuse, le général Tiani a affirmé qu’il était “douloureux” pour les auteurs du coup que les dirigeants de la Cedeao “n’aient pas entendue leur version des faits avant de leur adresser un ultimatum”. Le régime militaire a nommé dans la semaine son premier gouvernement. Cette équipe est dirigée par le premier ministre Ali Mahaman Lamine Zeine et comprend vingt ministres ; ceux de la défense et de l’intérieur étant des généraux du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), qui a pris le pouvoir.
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Le Monde avec AFP

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