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Au Niger, le destin des forces françaises est en suspens.

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Un avion de chasse Mirage de l’armée de l’air française, à Niamey, le 2 juillet 2023.

La scène a des airs de déjà-vu. Concert de klaxons, slogans « A bas la France », ici et là des drapeaux russes. Dans l’après-midi du vendredi 11 août, des milliers de Nigériens se sont rassemblés autour du rond-point de l’Escadrille, non loin de la base militaire française située dans la périphérie est de Niamey, la capitale du Niger. Depuis le coup d’Etat du 26 juillet perpétré contre le président Mohamed Bazoum par le général Abdourahamane Tiani, le chef de la garde présidentielle qui s’est autoproclamé chef de l’Etat, les quelque 1 500 soldats français déployés au Niger, principalement au sein de la base aérienne projetée de Niamey, attendent que leur sort soit scellé.

Le message envoyé par la junte réunie au sein du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) est clair : les soldats français, présents depuis 2013 aux côtés de l’armée nigérienne pour lutter contre les mouvements djihadistes – le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (affilié à Al-Qaida) et l’Etat islamique au Sahel –, doivent plier bagage. Lors d’une allocution à la télévision nationale, le 3 août, le colonel major Amadou Abdramane, porte-parole du CNSP et désormais ministre de la jeunesse et des sports, a officiellement dénoncé les cinq accords de coopération militaire signés avec la France entre 1977 et 2020. Une rupture justifiée par « l’attitude désinvolte et la réaction de la France face à la situation interne qui prévaut dans le pays ».

Ces textes encadrent juridiquement la présence et l’action des forces françaises au Sahel stationnées au Niger – le nom donné au déploiement français dans la zone depuis la fin de l’opération « Barkhane » en août 2022. « Seules les autorités légitimes du Niger peuvent [les] dénoncer », a riposté le ministère des affaires étrangères lors d’un point presse à Paris le 4 août.

Un « préavis de trente jours »

« Pour l’instant, la position de Paris reste défendable, estime Julien Antouly, chercheur en droit des conflits armés. Une grosse majorité de la communauté internationale reconnaît toujours le président Mohamed Bazoum. Mais si la junte s’installe réellement au pouvoir, les Français devront reconnaître le fait accompli. Dans ce cas, la présence des forces françaises au Sahel basées au Niger, à l’expiration du délai de dénonciation prévu dans les accords, sera illégale. »

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Coup d’Etat au Niger : la stratégie jusqu’au-boutiste de la junte, qui dénonce les accords militaires avec la France

Au Mali en mai 2021 et au Burkina Faso en septembre 2022, les juntes au pouvoir avaient elles aussi instrumentalisé l’hostilité de leurs opinions publiques à la présence militaire française et dénoncé les accords de coopération signés avec Paris, dans le but en partie de souder autour de leur pouvoir une jeunesse sensible aux idées panafricanistes et souverainistes. S’en était suivi le départ du dernier soldat français du Mali à la mi-août 2022 et des éléments de la task force Sabre – nom des forces spéciales françaises basées au Sahel – du Burkina Faso en février 2023. Une partie de ces effectifs remerciés par les pouvoirs militaires maliens et burkinabés avaient été redéployés au Niger.

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