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À Saint-Quentin, la “sidération” des habitants du quartier de l’Europe après une nuit de “folie collective”

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Après une nuit d’émeutes dans le quartier de l’Europe, à Saint-Quentin (Aisne), le 30 juin 2023.

Ils ne comprennent pas. Comment des enfants qu’ils ont vu grandir ont pu les menacer et saccager leurs commerces dans un quartier populaire « où règne, au quotidien, une grande solidarité » ? Lundi 3 juillet, face au ministre de l’intérieur en déplacement à Saint-Quentin (Aisne), après une visite à Reims (Marne), plusieurs dizaines d’habitants et de commerçants du quartier de l’Europe disent leur sidération après le pillage en règle de la nuit du jeudi 29 au vendredi 30 juin.

« On a été saccagés, raconte la gérante du tabac-presse L’Arlequin, la voix étranglée d’émotion. Avant que le Auchan n’ouvre ses portes, les habitants venaient chez nous se retrouver, discuter autour du journal. On est fermés depuis cinq jours, ils nous disent que ça leur manque déjà. » Son fils de 21 ans devait commencer à travailler ce lundi.

« J’ai du mal à comprendre le rapport entre la mort de ce pauvre gamin et ces scènes de violences », ajoute le commerçant du bar PMU voisin. Lui avait repris ce commerce il y a deux mois, rassuré par l’ancien propriétaire : « En vingt-trois ans, il a subi un vol de vélo et un support de papier toilette cassé par un client. Le type était revenu le lendemain pour s’excuser et réparer. »

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La pharmacienne, elle, a eu peur pour sa vie. Le gros caillou jeté dans sa vitrine « par des gamins très jeunes, très alertes », a atterri à ses pieds ; une jeune fille est entrée dans la pharmacie : « Partez, partez, ils vont tout brûler. » Elle devait prendre sa retraite le lendemain. Quarante ans qu’elle sert « tout le monde, ici ». Cinq jours qu’elle ne comprend pas.

« Hordes déchaînées »

Des barres d’immeubles, dix mille habitants, une population plutôt défavorisée, mais un taux d’équipements que bien des quartiers lui envieraient : à « l’Europe », on compte trois gymnases – un quatrième sera inauguré au mois de septembre –, autant d’écoles, un skatepark, un terrain de football, un terrain multisport. Le tout, dans un environnement arboré, très vert, avec un projet de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine en cours, qui prévoit 960 réhabilitations et environ 400 démolitions, avec des reconstructions dans le quartier et ailleurs. « Beaucoup d’habitants refusent de partir autre part, dit Frédérique Macarez, maire (LR) de la ville. Ici, vivre ensemble, ça veut vraiment dire quelque chose. »

Depuis la nuit de jeudi, l’élue oscille entre « tristesse » et « colère ». Tristesse pour les habitants. Colère envers ceux qu’elle nomme « des hordes déchaînées, essentiellement des mineurs qui n’avaient rien à faire dehors ». En écoutant les doléances des commerçants, Gérald Darmanin a abondé : « La police peut intervenir, mais elle ne peut pas éduquer des enfants, ce n’est pas son rôle. » Dans la salle, un enseignant a levé la main : « Je suis issu de l’immigration, je ne comprends pas ce déferlement de violence injustifiée. Mais la police a une image plus ou moins bonne auprès de certains jeunes. Si elle en changeait un peu, ça pourrait aussi changer les choses. »

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