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Francais

Une New-Yorkaise en quête de maîtrise de la langue française

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Retrouvez tous les épisodes de la série « Ma France, mon Amérique » ici.

Il y a peu, j’emmène mon fils adolescent à un rendez-vous médical dans Paris. Après l’avoir examiné, le médecin nous fait part de son diagnostic. Enfin, j’imagine. Ses grommellements sont étouffés par son masque. Impossible de lire sur ses lèvres, et il n’articule pas vraiment. Je ne saisis qu’à moitié ses recommandations. Sur le chemin du retour, j’interroge mon fils, comme si de rien n’était : « Selon toi, qu’est-ce qu’il faut retenir de cette consultation ? » En bon francophone de naissance, il avait tout compris.

Quand je me suis installée à Paris, en 2004, je me pensais douée pour les langues. J’avais une bonne maîtrise de l’espagnol du fait d’avoir grandi à Miami (hispanique à 72 %), atteint un niveau décent en portugais et, pour un bref laps de temps, acquis des rudiments de japonais.

Je me disais que le français me viendrait assez naturellement. Selon le Département d’Etat, équivalent américain du ministère des affaires étrangères, le français se classe en catégorie 1, c’est-à-dire parmi les langues les plus faciles à apprendre pour les anglophones. Cela tient en partie aux milliers de mots apparentés et quasi identiques (un « hypocondriaque » reste un hypochondriac).

Lire aussi le récit : Article réservé à nos abonnés L’anglais, le français : deux langues, mon cauchemar

Deux décennies de pratique in situ plus tard, je n’en suis toujours pas venue à bout. Ça ne me pose pas de problèmes dans la vie de tous les jours, mais il paraît, selon mon cher fils, que je fais une faute de grammaire « à chaque phrase ». Quand je raconte une anecdote, même des plus simples, je sens que celui qui m’écoute veut s’enfuir. Et quand un Français me pose cette question si redoutée « Ça fait combien de temps que vous vivez à Paris ? », je réponds par un chiffre à la fois crédible et le plus petit possible.

Comment expliquer mon échec après presque vingt ans d’efforts dans l’assimilation complète de la langue locale ? D’innombrables étrangers voulant apprendre le français à l’âge adulte rencontrent les mêmes difficultés. La tâche est particulièrement difficile quand on n’a pas grandi dans un pays où l’on pratique aussi le français ou qu’on n’a pas pour langue maternelle une langue romane. Nous nous débrouillons dans la vie quotidienne, mais nous serons toujours limités, pour ne pas dire exclus, avides de nouer des amitiés dans notre langue natale et incapables de nous sentir vraiment nous-mêmes dans la langue de Molière (que, naturellement, je n’ai lu qu’en anglais).

« Joli accent »

Est-ce la faute du français ? Ou la mienne ? En tout cas, ce n’est pas faute d’avoir essayé. Au fil des ans, j’ai multiplié les conversations avec des Français, j’ai passé une semaine en immersion près d’Avignon et suivi des cours intensifs niveau B1 à l’Alliance française, à Paris. Je suis capable de rédiger des e-mails, de lire les journaux et même de me laisser emporter par des romans dont le français n’est pas trop sophistiqué.

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