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Quand la première information éclipse la suite – French Translation: Lorsque la première information éclipse la suite

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Léa Girardot / Le Monde

« 1. Est-ce qu’une baleine mesure plus ou moins de 49 mètres ? »; « 2. À votre avis, combien mesure une baleine ? » : avec les questions posées dans cet ordre, les cobayes des chercheurs en psychologie Fritz Strack et Thomas Mussweiler ont répondu, en moyenne, qu’une baleine mesurait 60 mètres. En revanche, lorsque la seconde question était posée seule, la moyenne des réponses tombait à 30 mètres.

La bonne réponse ? Une trentaine de mètres pour les plus grandes, mais ce n’est pas ce qui nous importe ici. Cette expérience met en lumière le biais d’ancrage : la donnée de la première question oriente la réflexion vers une échelle de valeurs et influe sur la réponse donnée par la suite.

Certes, on évalue rarement la taille d’une baleine, mais, dans la vie de tous les jours, ce biais est omniprésent dans notre traitement de l’information et altère notre raisonnement.

Dans une autre expérience menée en Allemagne, une quarantaine de juges devaient se prononcer sur la peine qu’ils envisageaient pour une femme arrêtée pour vol à l’étalage. Avant cela, ils devaient lancer deux dés, qui étaient pipés pour tomber systématiquement sur un total de 3 ou 9. Les juges devaient ensuite dire s’ils condamnaient l’accusée à une peine de prison supérieure ou inférieure, en mois, au chiffre donné par les dés. Pour finir, il leur était demandé de préciser la sentence exacte qu’ils envisageaient. En moyenne, ceux qui avaient obtenu un 9 la condamnaient à huit mois ; ceux qui avaient obtenu un 3 penchaient pour cinq mois. L’expérience montre que le biais d’ancrage persiste même quand les cobayes savent que la donnée de départ est choisie totalement au hasard.

« Construire un monde où l’ancrage est le bon chiffre »

Pour schématiser, le cerveau fonctionne de deux façons : de manière rapide et intuitive ou sur un autre mode, plus lent et réflexif. Le mode rapide cherche, par association d’idées, des éléments permettant de se rapprocher de la donnée qui a été « ancrée » dans notre cerveau. Ce n’est que dans un second temps que le système de traitement de l’information plus réflexif tente, par un ajustement, de trouver des raisons de s’éloigner de l’ancre, le plus souvent sans grand succès.

Notre cerveau doit lutter contre son fonctionnement premier, intuitif, qui « comprend les phrases en tentant de les rendre vraies » et « fait de son mieux pour construire un monde où l’ancrage est le bon chiffre », explique le psychologue israélo-américain Daniel Kahneman, lauréat du prix Nobel d’économie en 2002, qui a décrit ce biais dans les années 1970. Les gens ajustent moins [restent plus près de l’ancre] quand leurs ressources mentales sont épuisées », notamment quand leur esprit est saturé de chiffres, ajoute l’auteur de Système 1, système 2. Les deux vitesses de la pensée (Flammarion, 2012).

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