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Les biais cognitifs : des portes d’entrée vers la désinformation

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Retrouvez tous les épisodes de la série « Les intox du cortex » ici.

L’homme est un animal intelligent. Mais la première tendance de son cerveau est d’attribuer plus de confiance aux informations qui confirment ses croyances plutôt qu’à celles qui les contredisent, de privilégier l’information disponible immédiatement plutôt que de rechercher d’autres sources, de surestimer les probabilités de ce qui l’impressionne plutôt que celles qu’il faut calculer.

Les biais cognitifs, qu’on peut définir comme des déviations inconscientes par rapport à une norme (logique, statistique…), façonnent notre rapport à la réalité. Ils impriment leur marque dans de nombreux domaines, comme la médecine, la justice ou le rapport à l’information. Autrement dit, ce n’est pas forcément une erreur : certains biais cognitifs permettent d’arriver à un jugement ou une attitude raisonnable. Le biais de simplification nous fait gagner du temps, le biais de négativité incite à la prudence, le biais de conformisme facilite l’intégration à des groupes, etc.

Notre cerveau « travaille avant nous, c’est-à-dire avant que l’information arrive à notre conscience », décrit Pascale Toscani, chercheuse en neurosciences, dans un entretien à Cairn. En effet, « nos neurones ne cessent de créer des ponts entre notre passé et notre futur, entre ce que nous avons vu, appris et ce que nous pouvons projeter de ces expériences et connaissances ».

Remplacer une question difficile par une autre, plus facile

« Y a-t-il une menace ou une superbe occasion à saisir ? Est-ce que tout est normal ? Dois-je m’approcher ou m’enfuir ? Ces questions sont peut-être moins pressantes pour un être humain dans un environnement urbain que pour une gazelle dans la savane, mais nous avons hérité des mécanismes neuronaux à l’origine des évaluations constantes du niveau de menace, et ces mécanismes n’ont pas été déconnectés », explique le psychologue Daniel Kahneman, prix Nobel d’économie en 2002, dans son ouvrage de référence Système 1, système 2. Les deux vitesses de la pensée (Flammarion, 2012).

Toutefois, la zone de confort dans laquelle s’épanouissent les biais cognitifs comporte aussi des pièges pour le cerveau : besoin irrépressible de logique et de cohérence, mémoire associative en roue libre, appétence faible pour le calcul et les statistiques, curiosité limitée, affect surdéveloppé, croyances très ancrées… Il s’agit le plus souvent, résume Daniel Kahneman, de remplacer une question difficile, par exemple « Qu’est-ce que je pense de cette situation ? », par une question plus facile, comme « Qu’est-ce que je ressens ? ».

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