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Puis-je conserver le numéro 17 ?

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Parlez à des gérants de camping du film Camping et ils auront le sourire en coin. Exagéré. Image caricaturale. Dépassé. Il y a juste un point qui leur semble davantage tenir du documentaire que de la comédie : le personnage de Jacky, interprété par Claude Brasseur, depuis trente ans accroché à l’emplacement numéro 17. Chaque camping a son Jacky. « Le film a Claude Brasseur, nous, on a M. Pradel », explique Christine, du camping de Chartres. A Ondres, dans les Landes, Mme Schmidt, 88 ans, nous fait coucou depuis sa caravane, une des deux seules de l’endroit. Quand Patrick Dauga a repris le camping fondé par son frère aîné, il a décidé de bannir ce genre de maison roulante. Jusqu’au moment où il a pensé à Mme Schmidt, qui, depuis vingt-cinq ans, vient d’Alsace s’installer là, à côté de la caravane de son ami allemand. Ils ont pu rester au milieu du nouveau camping redessiné après avoir demandé : « Je peux garder le même emplacement ? »

D’après la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air, près de 20 % des campeurs reviennent chaque année dans le même camping… et sans doute une part non négligeable à la même place. L’important, estime Fabien Onteniente, le scénariste et réalisateur du film Camping, c’est la petite phrase de Claude Brasseur-Jacky : « Si on veut, on peut aller ailleurs. » Autrement dit, revenir, c’est un choix.

Au Camp du domaine, à Bormes-les-Mimosas (Var), Anne Caillat, qui gère les lieux avec ses frères, s’installe de juin à octobre dans une caravane face à la mer. Elle la déplace plusieurs fois pendant l’été pour que chaque vacancier puisse retrouver « sa » place. Les plus convoitées sont, évidemment, en bord de mer. Les nouveaux visiteurs ont peu de chance de les découvrir. En partant, à la fin de leurs vacances, les clients peuvent poser des options pour l’année suivante. Ils les confirment mi-novembre en versant 30 % d’acompte pour l’été suivant. L’an dernier, l’établissement a tenté de se débarrasser du système d’options. Pour revenir en arrière immédiatement. « Il y avait trop de monde qui se plaignait. »

Consulter le plan sur Internet

Le concept de la « bonne » place s’est imposé avec la réservation, signale Jacques Gout, auteur de Camping, la saga d’une profession (ECB Presse, 2008). « Autrefois, la clientèle ne réservait pas. Avec la nécessité de réserver, on a commencé à pouvoir choisir un endroit en particulier. » Et donc, bien sûr, réfléchir à ce que pourrait être le meilleur emplacement.

Quand ils testent un camping pour la première fois, certains consultent le plan schématisé des lieux, en amont, sur Internet. Evidemment, tout n’y est pas inscrit. Ni le nid de tourterelles prêtes à roucouler non-stop au-dessus de la tente ni le volume sonore du sosie de Francis Cabrel, qui vient animer le camping tous les soirs. D’où le désir, quand on tient l’emplacement idéal, de ne plus le lâcher. C’est cette fidélité des clients et leur envie de s’assurer la bonne place qui expliquent qu’aucune plate-forme de réservation n’ait réussi à développer pour le camping l’équivalent hégémonique de Booking pour l’hôtellerie, estime Cathy Alegria, autrice d’une étude de l’institut Xerfi sur le marché du camping face aux nouveaux équilibres concurrentiels.

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