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Pourquoi Paris est particulièrement vulnérable à la canicule

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Il ne fait pas bon être parisien en temps de canicule. Même si le mois de juillet maussade a pu le faire oublier, la capitale française est particulièrement peu adaptée aux fortes chaleurs qui devraient toucher le pays à partir du vendredi 18 août. Des excès de mortalité lors des pics de chaleur En mars 2023 est parue une étude britannique dans la revue scientifique The Lancet Planetary Health, qui a analysé la mortalité en fonction de la température dans 854 villes européennes. Si Londres est la ville déplorant le plus de morts en cas de vague de froid, c’est la capitale française qui affiche le risque de mortalité le plus élevé lors des pics de chaleur. Depuis la canicule de 2003, l’impact de la chaleur sur la mortalité n’est plus à prouver. Santé publique France estime que 33 000 personnes sont mortes à cause des fortes températures entre 2014 et 2022 en France. Plus spécifiquement, l’Ile-de-France a enregistré une surmortalité de 21 % entre le 11 et le 21 juillet 2022, période où les seuils d’alerte ont été dépassés. L’étude du Lancet rejoint ce constat. Les scientifiques ont analysé les relevés météo, les statistiques démographiques, des relevés topographiques, socio-économiques et environnementaux des 854 villes concernées entre 2000 et 2019. Ils ont repéré que, lorsque la température est supérieure à la normale, la mortalité est multipliée par 1,6 chez les plus de 85 ans. Selon les conclusions de l’étude, Paris est bien la capitale la plus mortelle en cas de fortes chaleurs, mais d’autres autres villes font pire : Bologne, Milan, Salamanque et Capri. Un immense îlot de chaleur urbaine Si les températures sont si élevées à Paris, c’est à cause de l’effet de l’îlot de chaleur urbain. Il se caractérise par « une sorte de dôme d’air plus chaud », qui est la « manifestation climatique la plus concrète de la présence et des activités de la ville », selon les travaux du géographe Olivier Cantat. Les températures diurnes et nocturnes y sont plus élevées que dans les zones rurales voisines. Cette différence est surtout nette la nuit. La morphologie de la ville y est pour beaucoup, que ce soit en matière de hauteur et de concentration des bâtiments, ou d’agencement face au soleil et au vent. Un quartier de petites rues pourra ainsi être plus frais dans la journée grâce à l’ombre des bâtiments. La nuit par contre, le vent circulera plus difficilement. Par sa forte densité – 20 360 habitants au kilomètre carré en 2020, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) –, la ville de Paris constitue un immense îlot de chaleur qui se prolonge jusqu’à sa très proche banlieue. Les bâtiments, aussi hauts que nombreux, bloquent la circulation de l’air, les matériaux de construction stockent la chaleur, et le trafic automobile contribue aux températures élevées en été. Les systèmes de climatisation quant à eux, s’ils rafraîchissent l’intérieur, réchauffent l’air extérieur. En règle générale, la température à Paris est en moyenne supérieure de 2 à 3 °C à celle des zones rurales voisines, selon l’Agence parisienne du climat. Mais, en période de canicule, l’écart se creuse : la différence de température peut atteindre 10 °C la nuit, comme ce fut le cas lors de la grande canicule de 2003 ou, plus récemment, en juin 2020. Voir le grand format : Comprendre le réchauffement climatique : comment nous avons bouleversé la planète Des décalages entre arrondissements minéraux et végétalisés La présence d’eau et de végétation est un facteur crucial dans le cadre de la lutte contre les îlots de chaleur. C’est ce qui explique des inégalités fortes entre plusieurs arrondissements de la ville. Ainsi, un secteur enclavé et très minéral comme le 2ᵉ arrondissement aura une expérience de la chaleur bien différente de celle du 12ᵉ, qui longe la Seine et englobe le bois de Vincennes. Le Monde Offre spéciale Accédez à tous nos contenus en illimité à partir de 10,99 5,49 €/mois pendant 1 an. En profiter Les cartes ci-dessous, réalisées par l’entreprise Verdi ingénierie, montrent les différences de confort thermique urbain (calculé en fonction de la densité urbaine, de la végétalisation et de la canopée) entre ces deux arrondissements pendant le même épisode de chaleur à l’été 2021. Le 2ᵉ arrondissement de Paris pendant l’été 2021. VERDI INGéNIERIE Le 12ᵉ arrondissement de Paris pendant l’été 2021. VERDI INGéNIERIE Une forte proportion de bouilloires énergétiques Le problème de la précarité énergétique est bien identifié en hiver. Ceux qui ont à la fois les plus faibles revenus et les habitations les plus mal isolées ne parviennent pas à se chauffer correctement. Mais la mauvaise qualité thermique des logements est aussi problématique en cas de fortes chaleurs. « En été, les passoires énergétiques se transforment en bouilloires », dénonce la Fondation Abbé Pierre dans un rapport publié fin juin. Et la situation est particulièrement critique à Paris : la ville hérite d’un parc immobilier ancien, souvent peu adapté aux enjeux climatiques. Les logements « récents » (construits après 1975) représentent seulement 21 % du parc total, contre 42 % dans la région. Selon les données de l’Insee, 567 000 résidences principales de la capitale présentaient en 2018 un diagnostic de performance énergétique classé E, F ou G. Cela représente plus de la moitié (54 %) du parc parisien de résidences principales, soit dix points de plus que dans le reste de la région (45 %) ou au niveau national (41 %). Et, dans les 10e et 18e arrondissements, près de deux tiers des logements sont mal isolés – été comme hiver. Des inquiétudes pour les années à venir Le changement climatique va accroître, entre autres aléas, la fréquence et l’intensité des vagues de chaleur. Une étude sur la vulnérabilité de la capitale, publiée en janvier 2021, a réalisé des projections et estimé que, dans un scénario moyen, le nombre de jours de canicule (où la température moyenne en journée dépasse les 30 °C) dépasserait 34 par an sur la période 2071-2100, alors que, en 2010, on n’en dénombrait que 14. La municipalité a présenté au mois de juin un programme intitulé « Paris s’adapte 2023 ». L’ombre, la fraîcheur et l’accès à l’eau sont les points-clés de ce plan. En ce qui concerne la végétalisation, 25 000 arbres doivent être plantés, dont 800 dans les rues ; 29 cours d’écoles doivent être rénovées cette année, et prendre la forme d’oasis. De nouveaux îlots de fraîcheur ainsi que 5 000 rénovations thermiques de logements sont notamment prévues. Mais la ville de Paris fait face à ses limites concernant les rénovations. Son statut de ville touristique et les enjeux de préservation du patrimoine architectural empêchent les habitants de certains immeubles d’installer des volets à leur fenêtre, ou de peindre leurs murs en blanc pour réfléchir la chaleur du soleil. Selon la M

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