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« L’extrême droite a réussi à faire partir Pap Ndiaye du gouvernement »

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Départ de Pap N'Diaye applaudi par le personnel du ministère et les nouveaux ministres, lors de la passation des pouvoirs au ministère de l’Education à Paris, le 20 juillet 2023.

Pour celles et ceux qui en doutaient encore, l’affaire est désormais entendue : il ne fait pas bon, sous le règne d’Emmanuel Macron, déplaire à l’extrême droite. Pap Ndiaye vient d’en faire la dure expérience. Le voilà, en effet, écarté du gouvernement alors qu’il a mené, à peu de chose près, pendant quatorze mois, la politique de son prédécesseur et qu’en matière de réformes scolaires, il n’a été que l’hologramme du président de la République.

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Son arrivée surprise rue de Grenelle avait suscité un peu d’espoir : intellectuel reconnu pour ses travaux sur les minorités et les discriminations, admiré pour les impulsions données au Musée de l’histoire de l’immigration, respecté pour ses prises de position nuancées face aux accusations de « wokisme » et d’« islamo-gauchisme » dans l’université, il avait été plutôt bien accueilli par les professeurs et les cadres de l’éducation nationale, durement éprouvés, il est vrai, par les cinq années de Jean-Michel Blanquer.

Certes, l’homme ignorait presque tout de l’institution scolaire, mais, après tout, cela pouvait aussi lui permettre d’aborder les sujets avec un regard neuf. Peut-être même que, en humaniste résolu, il était en mesure de suspendre un moment les réformes de tuyauteries effectuées à marche forcée avant lui… Et de se préoccuper, enfin, des finalités d’une école abandonnée alors aux experts du tableau Excel ?

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Sous tutelle directe de l’Elysée

Mais, loin de profiter de l’éclaircie de son arrivée pour donner le ton, le ministre a dû, très vite, se contenter de reprendre en écho les propositions du président de la République. Dès leur premier voyage commun à Marseille pour annoncer « l’école du futur », il ne put qu’opiner du chef, découvrant visiblement des propositions dont il n’était pas partie prenante et dont il a semblé ignorer les enjeux.

Pourtant, ce projet qu’il cautionnait là était bien différent des convictions qu’on lui prêtait : il ne s’agissait, en effet, de rien de moins que de tourner la page d’une politique inaugurée par Alain Savary – « donner plus et mieux à ceux qui ont moins » – pour affecter les crédits aux écoles sur la base de « projets innovants », au double risque d’« arroser là où c’est déjà mouillé » et d’abandonner un peu plus celles et ceux qui, épuisés par un quotidien insupportable, n’ont ni la force ni les moyens de construire le moindre projet.

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Que restait-il alors au ministre ? Entouré par des conseillers et des hauts fonctionnaires recrutés par son prédécesseur, sous tutelle directe de l’Elysée, il ne put que poursuivre la politique de Jean-Michel Blanquer, celle de l’Institut Montaigne et de la droite libérale : primarisation de la maternelle au détriment d’une vraie préparation à la scolarité, caporalisation des professeurs du premier degré sous l’autorité des neurosciences, abandon du collège à son triste sort de gare de triage, réorganisation du lycée pour alimenter la machinerie Parcoursup, casse du lycée professionnel dont les élèves se voient privés d’enseignements généraux pourtant essentiels à leur formation citoyenne et mise en concurrence à tous les niveaux, sans se soucier des inégalités et des rivalités ainsi creusées…

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