À Shenzhen, en Chine, dans un magasin de 4 500 mètres carrés inauguré le 10 juillet, les Galeries Lafayette ont réservé 550 mètres carrés à Edit Beauty, un espace uniquement consacré aux marques de produits de beauté. Les parfums dits « de niche » – comprenez des flacons à plus de 200 euros – occupent une place de choix. Un peu plus tôt, à la mi-juin, la Samaritaine avait ouvert à Paris une « Maison de parfums ». Ce rayon de flacons précieux est installé au sous-sol, dont les 3 400 mètres carrés sont réservés aux produits de beauté. Évidemment, Sephora, autre filiale du groupe LVMH, y consacrera également une part importante de son magasin situé sur l’avenue des Champs-Élysées, actuellement en rénovation et prévu pour ouvrir fin 2023.
En effet, toute l’industrie ne jurait plus que par ses jus, eaux de parfum et extraits, aux marges très confortables. Ainsi, Kering aurait déboursé 3,5 milliards d’euros pour s’offrir les parfums Creed, selon le Financial Times. Le groupe, dirigé par François-Henri Pinault, refuse de commenter cette somme astronomique accordée au fonds BlackRock, mais souligne à quel point cette marque est rentable et présente « un fort potentiel ». Cette acquisition reflète les ambitions du groupe français qui, début 2023, a créé une division beauté et en a confié la direction à Raffaella Cornaggia, une ancienne dirigeante d’Estée Lauder.
Fin 2022, le groupe américain, deuxième acteur mondial des cosmétiques, a quant à lui mis la main sur Tom Ford, marque dont il assure la production des produits de beauté depuis 2006. L’opération, qui valorise l’enseigne du designer américain, ancien directeur artistique de Gucci, à plus de 2,8 milliards de dollars (2,5 milliards d’euros), permet à Estée Lauder d’intégrer à 100 % le chiffre d’affaires des lignes Tom Ford Beauty. Par le biais d’un communiqué, Fabrizio Freda, PDG d’Estée Lauder Companies, avait alors exprimé sa volonté d’atteindre « le milliard de dollars de chiffre d’affaires » avec cette marque réputée pour son Orchid Noir, un parfum au flacon ébène.
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Cela fait suite à toute une série d’acquisitions. En 2015, l’espagnol Puig a racheté L’Artisan Parfumeur et Penhaligon’s, deux marques de niche, dont les flacons se vendent entre 170 euros et 245 euros. Cinq ans plus tard, L’Oréal, fabricant des parfums La Vie Est Belle chez Lancôme, a mis la main sur ceux de Clarins, dont Angel de Mugler. Certains analystes pensent que l’acquisition d’Aesop, signée en avril, exprime la volonté du groupe dirigé par Nicolas Hieronimus de développer davantage ses ventes dans le domaine des parfums.
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