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L’école, un travail à temps plein… pour les parents

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L’enthousiasme est palpable sur le podium, sous le soleil d’hiver de la Californie du Sud. « Dans cette école, je me suis fait tellement d’amis ! », s’exclame l’intervenante au micro, avec l’esprit d’un révolutionnaire, devant des dizaines de parents attentifs, tous lestés d’un sac de cadeaux floqués au nom de cet établissement privé réputé. S’agit-il d’une élève ? Non, mais d’une mère, qui vend l’expérience totale que sera pour chaque parent la scolarité primaire (à partir de 5 ans aux États-Unis) de son enfant.

Vous pensez qu’une école est un lieu d’éducation des enfants ? Détrompez-vous. C’est un projet de vie familial dans lequel chacun doit s’engager pleinement : la réunion d’information, hébergée dans la villa cossue de parents d’élèves, un matin de semaine, a fait le plein et n’est qu’une parmi tant d’autres auxquelles il est indispensable de participer pour être accepté – le rythme de travail des Californiens aisés et leur capacité infinie à se libérer n’importe quand pour n’importe quelle activité liée à leur progéniture est un mystère.

Ce paradoxe se répète ensuite pour le lycée puis l’université : une fois l’enfant admis dans des écoles ultrasélectives, ses parents se doivent de participer aux week-ends camping, soirées de levées de fonds, rencontres sportives, etc. Sur le pare-chocs arrière de la voiture, un autocollant « Fier parent d’un élève de telle école » complète, en général, le tableau. Un job à plein temps à l’école, qui vient s’ajouter au job à plein temps des activités extrascolaires. Et peut-être aussi au job à plein temps… de son propre job.

N’y voyez pas une anecdote sur les excès des parents fortunés d’Hollywood. Il s’agit juste de la version dorée d’une course scolaire et parascolaire devenue folle dans l’ensemble des États-Unis. C’est ce pays qui a donné naissance aux expressions « soccer mom », « helicopter mom » ou « tiger mom », pour désigner les mères ou parents surinvestis dans l’éducation, les activités et le contrôle de leurs enfants. Dès la naissance.

La culture de la réussite

D’ailleurs, nous aurions pu commencer cet article trois ans plus tôt, par l’admission en preschool. Dans la plupart des États, il n’y a pas d’école publique généralisée avant 5 ans. Aussi, la bataille pour les meilleurs établissements privés – pour ceux qui peuvent se les payer – commence dès 2 ans. Elle est longue et cruelle : car l’argent ne suffit pas, il faut que l’enfant prouve sa sociabilité.

A voir la détresse d’une mère dont l’enfant pleure non-stop et ne joue pas avec les autres candidats lors d’une séance de parent and me le samedi matin (plusieurs sont obligatoires pour être accepté dans les établissements les plus demandés), on pourrait penser que l’avenir entier du bambin dépend de son admission en maternelle. En 2016, une étude de l’Economic Policy Institute a établi que le coût d’une année de preschool était passé au-dessus du coût d’une année d’université dans la moitié des États américains.

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