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« Le cyclisme professionnel a considérablement évolué par rapport au passé, mais les écarts énormes entre les coureurs interpellent »

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Le maillot jaune Jonas Vingegaard, lors de la 18ᵉ étape du Tour de France, entre Moutiers et Bourg-en-Bresse, le 20 juillet 2023.

Jonas Vingegaard, vainqueur sortant du Tour de France, est quasi assuré de s’offrir une nouvelle couronne à Paris le 23 juillet. Mais le Danois de la Jumbo-Visma fait face à un scepticisme grandissant concernant ses performances. L’intéressé – et dans une moindre mesure son principal rival, Tadej Pogacar –, a fait preuve d’une domination insolente sur le reste du peloton, battant des records d’ascensions dans certains cols ; des marques parfois établies par des tricheurs avérés. Mardi 18 juillet, lors du contre-la-montre de 22 kilomètres, il a devancé le Slovène de 1 min 38 s et le rouleur belge Wout van Aert, qui a pris la troisième place, de près de trois minutes.

Lire aussi sur le Tour de France 2023 : Article réservé à nos abonnés Jonas Vingegaard fait main basse sur la course, la concurrence sonnée

Vendredi 21 juillet, avant le départ de la 19e étape, le maillot jaune avait 7 min 35 s d’avance sur son dauphin au classement général. Un gouffre. Dans le cyclisme, le spectre de l’affaire Festina, en 1998, ou de Lance Armstrong, dont les sept titres sur la Grande Boucle ont été rayés du palmarès après qu’il a admis s’être dopé une grande partie de sa carrière, n’est jamais loin.

Aucune preuve matérielle n’est venue confirmer les soupçons à l’égard du Danois, qui répète à l’envi qu’il ne prend aucun produit interdit. « C’est vrai que nous allons vite, même plus vite que [certains anciens champions dopés], a-t-il reconnu. Le matériel, la nutrition, l’entraînement, tout a changé, et cela explique que les performances s’améliorent. »

Chercheur à l’Institut des sciences du sport-santé de l’université Paris Cité et coauteur de l’ouvrage L’Epreuve du dopage – Sociologie du cyclisme professionnel (PUF, 2008), Christophe Brissonneau met en avant les liens de plus en plus étroits entre le haut niveau et les sciences médicales.

Des records de vitesse sont régulièrement battus par certains coureurs du Tour de France. Cela vous surprend-il ?

Un certain nombre de processus de rationalisation de l’entraînement, de scientifisation, de médicalisation aussi ont été mis en place dans le cyclisme depuis les années 1980. Aujourd’hui, on est vraiment dans la logique du sport de haut niveau, le fameux « plus loin, plus haut, plus fort », où le progrès est continu.

Cela se traduit par une segmentation des tâches. Avant, d’anciens cyclistes s’occupaient des clubs et des formations professionnelles. Ils géraient tout. Maintenant, il y a de plus en plus de postes au sein des équipes : manageur, directeur sportif, nutritionniste, etc. Tout ce qui peut servir la performance doit être utilisé et optimisé.

La performance est au cœur du sport de haut niveau, mais la question, c’est « que met-on derrière ? » Sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, tout est pensé par rapport à cet impératif : la qualité du sommeil est scrutée, tout comme l’alimentation. Désormais, on mange un nombre très précis de grammes d’une nourriture spécifique. On est dans un univers qui n’a plus rien à voir avec celui du passé.

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