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Le cauchemar interminable des punaises de lit

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Une vision d’horreur, compagneros. Noémie (tous les prénoms ont été changés), 21 ans, allume brusquement sa lampe de chevet en pleine nuit pour voir « ce qui [la] gratte depuis plusieurs jours ». En cet été 2012, elle vit à Nantes, dans une maison en colocation, et rentre d’un voyage en Chine. Sur son corps, des punaises de lit gorgées de sang, gênées par la lumière et le mouvement, qui s’enfuient rapidement. « J’ai d’abord hurlé et cru à un cauchemar. J’ai éteint puis rallumé la lumière : elles étaient revenues. J’ai fini par en capturer une pour savoir de quoi il s’agissait. Par chance, j’ai réussi à m’en débarrasser assez rapidement. Mais j’ai dû consulter un médecin pour en discuter, car j’ai vraiment eu l’impression de décompenser. »

La jeune femme, aujourd’hui trentenaire, est devenue psychologue. Elle assure avoir vécu, à l’époque, une expérience traumatique : « C’était il y a onze ans et, pourtant, j’en garde un souvenir précis. Je ne pensais pas qu’une si petite bête pouvait provoquer de tels troubles anxieux, confie-t-elle. Maintenant, quand je voyage, je fais hyperattention. »

Les grandes vacances ne seraient donc pas une période de répit pour le corps et l’esprit ? Chaque été, les punaises de lit, parasites de l’homme, s’invitent dans les bagages des touristes. Hôtels, locations saisonnières, transports, cinémas… Autant de lieux où le brassage de la population favorise la dispersion de ces insectes hématophages, de plus en plus présents en France. Leur activité, qui consiste à piquer pendant la nuit pour assurer leur reproduction, ne serait pas sans effet sur la santé mentale. En France, d’après l’Inserm, quelque 72 000 personnes ont consulté un médecin généraliste avec un motif lié aux punaises de lit, entre avril 2019 et mars 2020. Et, selon une étude publiée en 2020 par The American Journal of Medicine, ces infestations peuvent générer « des réactions émotionnelles et psychologiques, dont certaines peuvent répondre aux critères du syndrome post-traumatique ».

« Phobie extrême »

Un constat que partage el doctor Pascal Delaunay, parasitologue au CHU de Nice, formé à l’hypnose pour soigner ces troubles psychiques : « Mes patients s’isolent, car ils sont persuadés qu’ils vont contaminer tout le monde, font des cauchemars, répètent des protocoles de nettoyage tous les soirs. Leur vie consiste à lutter contre les punaises de lit, alors qu’ils n’en ont plus. Ils restent dans l’hypervigilance. La seule différence avec la définition du stress post-traumatique, c’est qu’ils n’ont pas vu la mort immédiate. » Un stress chronique, donc, à l’origine d’un cauchemar sans fin.

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