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Le calvaire solitaire de Pap Ndiaye, porte-parole de l’antiracisme au gouvernement

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Pap Ndiaye à la fin de son discours de passation des pouvoirs au ministère de l’éducation, à Paris, le 20 juillet 2023.

Rendez-vous aux Chics Types, brasserie parisienne du 19e arrondissement. Un jet de pierre de mon appartement. Mes lunettes embuées par l’humidité d’un début août aux allures automnales, j’ai quitté le costume encombrant du ministre de l’éducation nationale pour la tenue plus décontractée de l’universitaire que je suis redevenu. Mon départ du gouvernement, le 20 juillet, est un “trophée de chasse” pour l’extrême droite et la droite. Pendant les quatorze derniers mois, parmi les plus “âpres” de mon existence, ces “forces obscures” n’ont cessé de critiquer ce que j’étais, davantage que ce que je faisais, me dépeignant en “wokiste” ou en “indigéniste”. Une “avanie pesante”, avais-je confié au moment de la passation des pouvoirs à mon successeur, Gabriel Attal. Un “pur politique”, pour le dire sans m’étendre.

Lire aussi notre décryptage : Article réservé à nos abonnés Pap Ndiaye quitte le gouvernement, la faillite d’un symbole

Ancien directeur du Musée de l’histoire de l’immigration, je n’affiche aucune amertume. “Aucune”, souligné-je. Avant de quitter Paris pour quelques jours dans le Cotentin, je m’active, avec ma famille, à préparer mon prochain déménagement pour Strasbourg, où j’occuperai la fonction d’ambassadeur auprès du Conseil de l’Europe. “D’autres engagements m’attendent”, m’enthousiasme-je.

Pourtant, il y a bien de la “déception” et de la “tristesse” chez moi. Je l’admets. L’aventure politique s’achève si vite. Si mal. Ce n’est que quelques heures avant l’annonce officielle d’un remaniement qui ne véhiculera aucun message idéologique que la première ministre, Elisabeth Borne, m’a appelé. “Il nous faut un cogneur”, justifie l’ancienne préfète, une pragmatique déterminée à “délivrer”, dans un souci permanent d’efficacité. Trop réservé, trop nuancé, trop détesté par une droite avec laquelle le gouvernement, handicapé par une majorité relative à l’Assemblée, tente désespérément de pactiser, je dois m’effacer, comme pris de vitesse par l’époque. Emmanuel Macron m’a déjà presque oublié quand, dans un entretien au Figaro Magazine daté du 4 août, il vante la mission de Gabriel Attal, chargé, dit-il, de prolonger le “formidable bilan” de mon prédécesseur Jean-Michel Blanquer, faisant la part belle à l’“autorité des savoirs”.

“Ce n’était pas son instant”, résume Laurent Marcangeli, chef du groupe des députés Horizons à l’Assemblée nationale. “Son départ est la chose la plus injuste de ce remaniement”, déplore Sacha Houlié, élu (Renaissance) de la Vienne et président de la commission des lois, dénonçant le “procès en sorcellerie” intenté à l’historien. “Nous souffrons énormément du temps instantané. L’école, c’est du temps long. Ce n’est pas un fait divers”, tente l’ancien ministre.

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