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L’ancien préfet Alain Gardère sera jugé pour corruption, impliquant ses amitiés, ses “cadeaux” et services rendus

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Alain Gardère, le 30 août 2011, à l'hôtel de police de Marseille.

Pendant plus de sept années, les enquêteurs de l’inspection générale de la police nationale se sont plongés dans le train de vie et les petits arrangements d’un ancien préfet, Alain Gardère, passé par les plus hautes fonctions de l’Etat sous les présidences Sarkozy et Hollande. Au terme de ce travail de fourmi, qui met en lumière la confusion systématique entretenue par ce haut fonctionnaire entre service public et services rendus, la juge d’instruction l’a renvoyé, jeudi 10 août, ainsi que treize autres personnes, dont plusieurs patrons d’entreprise, devant le tribunal correctionnel.

Selon l’ordonnance de renvoi, dont Le Monde a pris connaissance, Alain Gardère sera jugé pour une ribambelle d’infractions qui illustre l’ampleur des égarements qui lui sont reprochés : « abus d’autorité en vue de faire échec à la loi » pour avoir facilité des autorisations à des sociétés de sécurité ; « corruption passive » pour avoir accepté « des offres, promesses, dons, présents ou avantages » de la part de ces sociétés ; « recel d’abus de biens sociaux », « détournements de fonds publics », « faux et usage de faux », « blanchiment de fraude fiscale » ou encore « prise illégale d’intérêts ».

La nature des cadeaux dont a bénéficié Alain Gardère en échange de ses services rendus lorsqu’il était préfet délégué à la sécurité des aéroports de Roissy et du Bourget, entre 2012 et 2014, puis directeur du Conseil national des activités privées de sécurité (Cnaps), de 2015 à 2016, peut sembler relativement modeste. Mais l’accumulation des infractions matérialisées par l’enquête dresse le portrait d’un homme incapable, sur fond d’amitiés ou de fraternité maçonnique, d’occuper les hautes fonctions qui lui ont été confiées sans violer la loi.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Corruption : le parquet demande un procès pour l’ancien préfet Alain Gardère

« Les écoutes téléphoniques réalisées sur une courte période établissent qu’une grande partie de son temps est consacrée à échanger des facilités offertes par son activité professionnelle avec des services et des cadeaux destinés à améliorer son confort personnel », relève la juge d’instruction, Aude Buresi, qui n’a pas de mots assez durs pour qualifier ce comportement : « Alain Gardère présente une vulnérabilité aux sollicitations engendrant une absence de recul nécessaire pour tracer les frontières indispensables à l’exercice des plus hautes fonctions publiques. »

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Parmi les nombreux exemples de compromissions dont il est soupçonné, l’un se déroule quelques mois après l’attentat du 7 janvier 2015 contre la rédaction de Charlie Hebdo. L’hebdomadaire cherche alors une société de sécurité pour garder ses locaux : parmi les trois recommandées au ministère de l’intérieur par Alain Gardère, alors directeur du Cnaps, le journal en choisit une, LNP. Mais il s’avère rapidement que la société ne dispose pas des agréments nécessaires pour que ses agents soient armés vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

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