Le gouverneur de Crimée, Sergueï Aksionov, a précisé que l’explosion a touché l’un des piliers du pont. Sans plus de détails, sur les causes en particulier. Sur le pont, la voie ferrée ne semble pas avoir été endommagée. Mais l’arrêt de la circulation routière, en revanche, pourrait temporairement interrompre les approvisionnements des forces russes combattant en Ukraine, la Crimée étant l’une des bases arrière des troupes et du commandement. Des images non vérifiées montrent des barrières métalliques tordues, des débris et une voiture endommagée. L’étendue des dégâts n’était pas immédiatement claire.
Les images des touristes bloqués, largement diffusées sur les réseaux sociaux russes, portent déjà un coup au message de « stabilité » du Kremlin. Depuis le début de l’été, les embouteillages de voitures venues de toutes les régions de Russie s’étendaient chaque jour sur des kilomètres à l’entrée du pont. Mais l’impact est aussi politique. Ce pont, le plus long d’Europe, construit par une société proche du Kremlin, véritable vitrine du président Vladimir Poutine, qui l’avait personnellement inauguré en 2018, pourrait avoir à nouveau été la cible des forces ukrainiennes.
En octobre 2022, Moscou avait accusé Kiev d’avoir attaqué le pont à l’aide d’un camion ayant explosé sur la partie routière. L’Ukraine n’a admis qu’indirectement l’attaque des mois plus tard. Après cette première attaque, Vladimir Poutine avait ordonné le renforcement de la sécurité et des réparations rapides. Il a, depuis, été filmé en train de conduire sur l’ouvrage. Une image destinée à faire la démonstration de la « normalité » en vigueur.