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La réduction récente de la pollution des navires pourrait contribuer au réchauffement des océans.

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Un navire porte-containers quitte le port de Lianyungang, en Chine, le 16 juillet 2023.

La dépollution du carburant des navires de commerce et des bateaux de croisière a-t-elle nourri les températures caniculaires relevées dans les océans ? La revue Science pose la question, début août, dans une synthèse d’articles de recherche récents sur l’impact climatique de la nouvelle réglementation abaissant fortement la teneur maximale en soufre du fioul utilisé par les bateaux. Cette norme, mise en œuvre par l’Organisation maritime internationale (OMI) depuis le 1er janvier 2020, permet de réduire les émissions de particules fines, au bénéfice de la santé humaine et des écosystèmes, mais elle a un impact sur la formation et la réflectivité des nuages de basse altitude, qui renvoient une part du rayonnement solaire.

Le mécanisme est connu : la présence de soufre dans le carburant produit, lors de sa combustion, des oxydes de soufre, qui sont convertis en particules fines dans l’atmosphère. « Ces particules jouent ensuite le rôle de “noyaux de condensation” sur lesquels la vapeur d’eau se dépose, explique le climatologue Olivier Boucher, chercheur au CNRS. Ce mécanisme contribue à former des nuages dans lesquels les gouttelettes sont plus petites et plus nombreuses, et qui réfléchissent plus de rayonnement solaire. » Et contribue ainsi à « refroidir » le climat.

Si la question attire aujourd’hui l’attention, c’est que plusieurs régions de l’océan subissent, cet été, une canicule inédite. En particulier, les températures de surface de l’Atlantique Nord ont excédé de près de 1 °C, fin juillet, leur précédent record. Les causes majeures de ce phénomène sont le réchauffement anthropique, qui se poursuit à bride abattue, et une situation météorologique particulière, marquée par des vents inhabituellement faibles.

« Lien très incertain »

« Certaines actions de lutte contre la pollution atmosphérique peuvent également être liées aux températures élevées dans l’Atlantique Nord, le Pacifique et l’Antarctique », estime, dans un communiqué, le National Centre for Atmospheric Science britannique, qui rappelle que le changement de réglementation sur les carburants des bateaux « pourrait contribuer au réchauffement des températures de surface de la mer, bien que la force de ce lien soit très incertaine ».

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Dans une étude publiée le 25 juillet par la revue Atmospheric Chemistry and Physics, le climatologue Michael Diamond, de l’université d’Etat de Floride, estime le forçage radiatif – l’effet « réchauffant » – de la nouvelle réglementation de l’OMI autour de 0,1 watt par mètre carré (W/m2), moyenné sur l’ensemble de la planète. Une évaluation non négligeable, bien que très inférieure aux 2,7 W/m2 du forçage radiatif anthropique de toutes les activités humaines depuis l’ère préindustrielle, selon le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. « L’effet observé sur la formation des nuages dans les couloirs de navigation semble tout à fait réel, mais il est très difficile, en l’état, d’en chiffrer l’importance avec précision, estime M. Boucher. L’évaluation de 0,1 W/m2 est fondée sur les hypothèses les plus hautes. »

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