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La métamorphose du “JDD” engendre un sentiment de malaise

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Depuis le 4 avril, la Bibliothèque nationale de France propose une exposition sur les « pastiches de presse », ces journaux parodiques qui détournent des titres existants à des fins critiques ou humoristiques. Les deux premiers numéros du Journal du dimanche (JDD) dirigé par Geoffroy Lejeune ont donné le sentiment d’être l’une de ces contrefaçons et ne dépareilleraient pas aux côtés du Cafard acharné ou de L’Humanité sans roubles.

Certes, le titre de l’hebdomadaire est resté inchangé et la présentation matérielle n’a évolué qu’à la marge. Mais, pour le reste, ce nouveau JDD a d’emblée opéré une rupture radicale avec ce qu’il a été au cours de trois quarts de siècle. Toutes les signatures ont changé et les rédacteurs viennent désormais de la sphère Bolloré, de journaux ou de sites néoréactionnaires, voire des réseaux poutiniens en France.

De même, les thématiques, le contenu et la tonalité des articles se limitent pour l’essentiel aux obsessions identitaires et sécuritaires qui étaient celles de Valeurs actuelles jusqu’au départ de Geoffroy Lejeune [alors directeur de la rédaction].

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Le sentiment de malaise provoqué par cette métamorphose si soudaine a été renforcé par les erreurs ou les falsifications commises dans le numéro publié le dimanche 6 août, après quarante jours d’une grève historique. L’image choisie en « une » traduit, en effet, une confusion entre deux jeunes victimes : une photographie d’une marche blanche en l’honneur d’Enzo B., mort en janvier dans un accident de la route, a été utilisée pour illustrer la mort d’un autre Enzo, poignardé en juillet.

La version papier de CNews

Ce numéro et le suivant n’ont donc pas seulement modifié la ligne éditoriale du Journal du dimanche : ils l’ont inversée de manière spectaculaire, en retournant contre cet hebdomadaire son histoire, ses engagements et ses principes déontologiques. Il n’y a rien de commun entre la modération traditionnellement affichée par Le JDD et la fascination que la rédaction manifeste désormais pour la recherche de boucs émissaires ou pour la mise en cause des institutions républicaines.

Quant à l’erreur commise en « une », elle a été niée par Geoffroy Lejeune, contre toute évidence et au mépris de la souffrance des deux familles concernées. Ce désintérêt pour l’éthique journalistique et pour la notion même de vérité n’a rien d’accidentel ni d’anodin : il est, depuis l’affaire Dreyfus au moins, un des fondamentaux de cette presse d’extrême droite qui place l’idéologie au-dessus du réel.

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