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Henri Tachan, chanteur à la poésie violente, est décédé.

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Le chanteur Henri Tachan reçoit le prix In Honorem pour l’ensemble de sa carrière, à l’occasion du début de l’intégrale de ses chansons (Naïve) et d’« En concert 2000 » (Naïve), le 15 novembre 2002 à Paris, lors du 55ᵉ palmarès de l’académie Charles-Cros.

Survenue dimanche 16 juillet, le même jour que celle de Jane Birkin, sa disparition est passée inaperçue. Henri Tachan est mort à l’âge de 83 ans, à Avignon (Vaucluse), où, en dépit de son caractère tempétueux, il coulait une retraite paisible puisque son ultime album, De la pluie et du beau temps, remonte à 2007.

Cet archétype du chanteur français à texte, relevant de ce qu’on appelait la tradition rive gauche, n’évoque sans doute pas grand-chose à ceux qui n’ont pas connu les années 1970 – sa décennie dorée, quand sa poésie, sa verve et ses provocations trouvèrent leur public. A mesure que croissait aussi sa réputation d’artiste maudit, victime de la censure d’Etat, puis de celle des médias : « J’ai commencé sous de Gaulle, continué sous Pompidou, perduré sous Giscard, et sous Mitterrand j’ai été ignoré », résumait-il dans Le Monde en 2002.

Indissociable de l’esprit libertaire qui précède et suit Mai 68, Tachan tire à vue sur des cibles que des prédécesseurs, Jacques Brel, Georges Brassens ou Léo Ferré, ont déjà atteintes : les curés et les flics, les militaires et les cocardiers, les bourgeois hypocrites et effrayés par la libération sexuelle, le peuple abruti par la télévision, les beaufs que dézingue aussi son ami Cabu.

Lire notre portrait d’archive (2002) : Article réservé à nos abonnés Henri Tachan, chanteur enragé

Une voix originale, indignée et caustique

Tachan est logiquement adopté par la rédaction de Charlie Hebdo. Ses dessinateurs – outre Cabu, Gébé, Reiser, Willem ou Wolinski – illustreront à partir de 1979 ses textes dans quatre livres. Ses amours ne se distinguent guère non plus de celles de ses devanciers : les femmes y occupent la première place. Tachan célèbre aussi les copains – « Entre l’amour et l’amitié, il n’y a qu’un lit de différence », chante-t-il avec son sens de la formule –, les poètes et les musiciens, enfin l’enfance, cet état d’esprit qu’on ne devrait jamais abandonner. Il impose néanmoins une voix originale, indignée et caustique, sensible et ne reculant pas (comme Brel et Ferré) devant les envolées mélodramatiques.

Né Henri Tachdjian, le 2 septembre 1939 à Moulins (Allier), ce fils d’Arménien ne s’était jamais remis de sa scolarité dans un pensionnat catholique en Ile-de-France. Après une école hôtelière à Thonon-les-Bains (Haute-Savoie), le voilà serveur au Ritz. En 1962, il part à Montréal travailler dans un cabaret. Il y fait le plus souvent la plonge, mais Claude Léveillée, institution locale de la chanson, l’encourage à écrire des textes. Un soir, Jacques Brel pousse la porte de l’établissement et découvre ce récitant de poèmes qui se lance, fin saoul, dans une interprétation de L’Ivrogne.

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