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En 1992, au cœur des Alpes, le conflit de Bolzano n’a pas eu lieu.

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Retrouvez tous les épisodes de la série « Faire la paix » ici.

Les guerres évitées ne font pas de bruit, aussi les hommes qui parviennent à empêcher que le sang coule sont-ils souvent oubliés des livres d’histoire. Et pourtant… Le 17 juin 1992, aux Nations unies (ONU), le moment manque un peu de force lyrique, mais il n’en est pas moins historique. Ce jour-là, les représentants de l’Italie et de l’Autriche informent le secrétaire général de l’organisation, Boutros Boutros-Ghali, de la fin du litige qui les opposait concernant la petite province de Bolzano (Haut-Adige pour les Italiens, Sud-Tyrol vu d’Autriche). Après plusieurs décennies d’efforts, émaillées de vagues d’attentats et de crispations ethniques, celle-ci a su se doter d’institutions convenant à tous, éloignant ainsi le spectre d’un conflit ouvert. A force d’intelligence et de modération, cette terre nichée au cœur des Alpes était parvenue à se libérer des pièges du passé, et ce grâce à la volonté d’un homme qui, seul ou presque, a eu le courage de tracer un chemin dont quasiment personne, à l’origine, ne voulait.

Cet homme s’appelle Silvius Magnago. Né le 5 février 1914 dans la ville thermale de Meran (Merano, en italien), alors située dans l’empire des Habsbourg, il porte en lui toutes les blessures du XXe siècle. Il a 6 ans à peine lors de l’entrée en vigueur du traité de Saint-Germain qui, au lendemain de la première guerre mondiale, a démembré le Tyrol historique et attribué sa partie méridionale au royaume d’Italie. Après avoir opté pour la nationalité allemande, il servira dans la Wehrmacht pendant la seconde guerre mondiale, perdant une jambe sur les bords du Dniepr en 1943.

Revenu chez lui après la guerre, cet homme au visage émacié, rongé par les douleurs de l’amputation qui ne le laisseront jamais en paix, comprend que les compromis et la réconciliation sont la seule voie possible pour que sa province échappe au retour du cycle infernal des guerres. Et, plus important encore, il arrive à convaincre la majorité des habitants de le suivre.

Le secrétaire général du Südtiroler Volkspartei (Parti populaire du Tyrol du Sud), Silvius Magnago, au château Firmiano, à Bolzano, en Italie.

Pour comprendre les racines de cette histoire, il faut prendre la route et se rendre sur le col du Brenner (Brennerpass en langue allemande, passo del Brennero en italien). Nous sommes à 1 370 mètres d’altitude, au point de passage le plus bas entre le nord et le sud de l’arc alpin. Ici, les semi-remorques et les trains de marchandises empruntent une route attestée depuis le néolithique et qui reste l’un des principaux axes commerciaux du continent.

Dépecer l’empire des Habsbourg

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